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Question sur le corpus
1[Le corpus qui nous est proposé rassemble trois prises de position sur le thème de la lecture.]2[ La première est celle de Jean
Jacques Rousseau, extraite de l’essai Emile ou De l’éducation paru en 1762. Les deux autres textes publiés au XXe siècle sont extraits de
Comme un roman écrit par Daniel Pennac et de La Première Gorgée de bière et autres plaisirs minuscules écrit par Philippe Delerm.]3[ Chacun de ses auteurs défend une certaine conception du livre et de la lecture. Pour Rousseau, non sans paradoxe pour un philosophe, les livres sont néfastes. « Je hais les livres »l.1 écrit-il avant de se justifier en expliquant que la trop grande quantité de livres publiés nuit à la formation de l’esprit. En effet, pour lui, les hommes se dispersent, négligent leurs qualités individuelles de réflexion en se limitant à un vernis culturel de vagues connaissances glanées ça et là. Le seul ouvrage que Rousseau épargnerai serait celui qui pourrait, en une seule histoire suffisamment attractive, rassembler les leçons utiles à un enfant pour lui donner le goût d’apprendre et de développer son imagination. Dans ce passage,
Pennac quant à lui tente de déculpabiliser ceux qui ne lisent pas. Il s‘attache donc à démonter par des observations concrètes « nous sommes entourés de personnes respectables » l.1 dont il révèle les comportements « n’en éprouvent pas le besoin », « aient trop à faire ailleurs » l.5 que les non lecteurs n’en restent pas moins « aussi humains que nous » l.14. L’auteur associe ses lecteurs à sa réflexion par l’emploi du
« nous » et les invitent ici à se montrer ouverts et indulgents envers les non lecteurs « libre à eux » l.17. En défendant la liberté de ne pas lire,
Pennac défend la conception d’une lecture plaisir et récuse l’idée qu’on puisse forcer quiconque à une véritable lecture. Dans une parenthèse
l.9 à 14 Pennac en profite pour railler l’attitude de certains lecteurs toujours prompts à imposer leur vision et à