2éme
On rencontre les premiers votes féminins de l'Histoire en Corse, au temps où l'île était sous souveraineté génoise : les femmes votent en effet au XVIe siècle dans les assemblées locales et leur droit est confirmé par la Constitution de Pascal Paoli, en 1755... Puis aboli après l'annexion française.
Dès les années 1870, sous la IIIème République, des députés ont proposé l'instauration d'un vrai suffrage universel incluant les femmes. La chambre des députés a voté à plusieurs reprises en faveur du droit de vote des femmes. Mais à chaque tentative, c'est le Sénat qui a bloqué la réforme. Or, sous cette République, aucune loi ne peut passer si le Sénat vote contre. L’argument principal pour motiver ce refus est de brandir la menace de l'Eglise. D’une part, les motifs des opposants reposent sur des préjugés personnels et sur la crainte que les femmes viennent renforcer le camp conservateur ; d’autre part, la gauche radicale et socialiste craint notamment que les femmes ne renforcent le camp clérical et ne se soumettent aux injonctions des curés, alors que les relations entre l'Eglise et l'Etat sont tendues.
Cela démontre l’idéologie de la société de l’époque : aux hommes les affaires publiques, aux femmes la gestion du foyer.
Pendant la Révolution françaises, les femmes jouèrent un rôle important et en 1791 la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne stipulait dans son premier article que “la femme naît libre et demeure égale à l’homme en droit.” Cette déclaration ne fut jamais votée, Olympe de Gouges, son auteur, fut guillotinée et les femmes écartées du pouvoir.