Prévatisation
Les politiques d’ajustement structurel, initiées par les institutions de Bretton Woods se sont généralement accompagnées d’une forte incitation au désengagement de l’Etat du secteur économique, et, partant, à la privatisation des entreprises publiques. Aujourd’hui, l’actualité burundaise est marquée par les clameurs suscitées par les privatisations annoncées qui concerneraient notamment l’ONATEL, la SOSUMO, la REGIDESO, la Régie des Productions Pédagogiques, l’INABU et l’OCIBU, l’Hôtel Source du Nil, la COGERCO, la VERRUNDI, et l’OTB. Le bénéficiaire est une compagnie publique libyenne au nom de Libyan African Arab Investment Company. En effet, la privatisation a été diversement appréciée, notamment en fonction des convictions politiques et idéologiques des uns et des autres. Cet article vise à faire un bref aperçu sur la genèse de la politique de privatisation au Burundi et à examiner les arguments qui peuvent militer pour ou contre la privatisation des entreprises publiques. I. Genèse de la politique de privatisation
a. Le régime de P. Buyoya et la privatisation
Sous le colonel Jean Baptiste Bagaza, les entreprises publiques ont eu une place importante. Beaucoup d’entre elles ont vu le jour sous son régime. Celui-ci tenait en suspicion le secteur privé, et créa des Sociétés Régionales de Développement dans toutes les régions naturelles du pays. Et le premier congrès de l’UPRONA tenu en 1979, eut pour entre autres effets de renforcer l’emprise de l’Etat sur l’industrie, le commerce, les banques et les assurances. En 1981, le Comité central du parti Uprona décida la création et le renforcement des sociétés d’Etat, la création d’une société d’importation des produits pharmaceutiques et la création d’une structure de contrôle d’importation des produits pétroliers.[1]
C’est donc