Les jeunes d'aujourd'hui
« Quand je compare les collègues de mon âge avec ceux de la génération émergente, je les envie », confie André Morrissette, 50 ans, président du conseil d’administration de BCF à Montréal. « Ils vivent mieux que nous vivions. Nous avons littéralement consacré nos vies à nos carrières. Ils ont les mêmes besoins d’accomplissement, mais sont plus intelligents dans leur sens des priorités, car ils sacrifient moins certains aspects de leur vie au profit de la carrière. Ils veulent réussir, mais aussi rester en santé, être des êtres sociaux, s’exposer à la culture. Si c’était à refaire, je ferais comme eux! »
Alors la question qu’il faut se poser: Quelles sont les clés de leur succès?
Priorité à la qualité de vie
En cabinet comme en entreprise, la pression de faire des longues heures n’a aucunement diminué. Mais les avocats de la nouvelle génération ont nettement moins le goût du sacrifice que leurs aînés.
« Je crois en l’auto-détermination », déclare Pascale Pageau, présidente fondatrice du cabinet Delegatus, compose en grande partie d’avocats dans la trentaine. Les grands cabinets où elle a commencé sa carrière l’empêchaient de s’occuper de ses deux enfants. « J’ai donc choisi de changer moimême les règles du jeu », dit l’avocate de 36 ans, qui a fait deux enfants de plus depuis cette transition.
« Notre cabinet reflète les aspirations de notre génération. Nous n’imposons pas de quantité d’heures minimales, chacun fait son propre horaire et travaille chez lui, à nos bureaux ou chez le client » explique Me Pageau. « Certains avocats font beaucoup d’heures, d’autres débrayent pour une période donnée. Bien sûr, ceux qui travaillent moins