Dans notre société dite moderne, la pauvreté ne se définit pas exclusivement par le fait d’être en manque de biens matériels. En effet, elle se réfère aussi à un statut social inférieur, voir même dévalorisé et marquant profondément l’identité des « pauvres ». Le statut de pauvre n’est plus le même qu’autrefois. En effet, en période de prospérité économique, on parlait de clochards ou de mendiants en marge de la société et de « familles lourdes » déracinées, surencadrées par les services d’action sociale. Aujourd’hui, le phénomène de la pauvreté ne se limite pas exclusivement à ces catégories. En effet, nous prenons de plus en plus conscience que ce phénomène est beaucoup plus complexe. Or, malgré cette prise de conscience, dans notre mentalité collective moderne, la pauvreté est perçue de manière négative et ce même si l’assistance aux pauvres est l’un des fondements de l’ordre social des sociétés modernes. La pauvreté est le symbole de l’échec social dans les sociétés mettant en valeur le succès et donc, elles n’admettent plus comme naturelles les inégalités les plus flagrantes. Nous assistons de plus en plus à une stigmatisation des pauvres suscitant une dégradation morale chez ces derniers.
La pauvreté est définie comme résultant d’une insuffisance de revenus mais le seuil de pauvreté est qualifié de relatif parce que la pauvreté est définie par rapport à la situation de l’ensemble des ménages. Autrement dit, ce seuil relatif tient compte de la distribution des revenus dans la société.
La pauvreté est considérée comme un processus de disqualification sociale, c’est-à-dire de perte de son statut social (ou de son identité sociale) antérieur faisant place à un statut socialement perçu comme inférieur.
Précédemment, nous avons vu qu’à l’époque, la pauvreté était perçue comme une inadaptation renvoyant à des aptitudes individuelles et à des handicaps sociaux. Aujourd’hui, la pauvreté est perçue comme un dysfonctionnement du système économique