Lieu :

Unité de Soins Palliatifs, 2e étage, dans la chambre d'un patient.

Situation :

M. C., âgé de 63 ans est quelqu'un qui aime beaucoup jouer aux cartes et sortir prendre l’air. Lorsque les portes donnant sur l'extérieur sont fermées (vers 19 h) et ne donnent donc plus accès à l 'extérieur, il est rejoint par 1 ou 2 patients « valides » du service qui s'ennuient aussi. Souvent, comme il manque un joueur, M. C. réclame ma participation au jeu de carte dans la salle de séjour faîtes pour les familles. Je joue autant que faire se peut avec eux et l'ambiance est plutôt détendue. Tous apprécient ma présence. L'activité se déroule toujours dans cette salle et certains viennent regarder. Un jour, alors que le psychologue s'était joint à nous pour jouer, j'ai tutoyé M. C. sans prendre garde. Il est important de préciser que ce patient a une grande tendance à la manipulation.

Après le jeu, M. C. m'a demandé si je voulais l'aider à faire le tri de son vestiaire. Son But étant d'obtenir un nouveau vestiaire d'hiver sans le regard d'un soignant de l'unité sur ses besoins réels. Après avoir fait l'inventaire avec lui, il m'a alors sollicité pour établir la liste des achats de ses nouveaux vêtements. M. C. a très souvent tendance à faire faire aux autres ses démarches personnelles et je lui ai gentiment répondu qu'il était en capacité d'écrire sa liste lui même malgré son hospitalisation car M. C. est bien entouré par sa famille. Il s'est donc installé dans la salle de séjour et a rédigé sa liste après que je lui ai de quoi écrire.

M. C. avait listé des sous-vêtements alors que nous avions vu ensemble et qu'il en avait suffisamment. Etant donné que cela ne paraissait pas utile d'en racheter, je lui ai donc fait la remarque. C'est alors qu'il me répond sur un ton autoritaire : « Tu ne comprends pas il me faut des slips en coton, c'est plus chaud ! »

Le psychologue présent se permet alors de lui demander si je lui ai donné la permission de me tutoyer.