Préface Germinie Lacerteux 1865

n°1 2. En quoi le projet réaliste est-il « scientifique » ? « Aujourd'hui que le Roman s'est imposé les études et les devoirs de la science, il peut en revendiquer les libertés et les franchises », écrivent les frères Goncourt dans la préface de Germinie Lacerteux(1865). De même Zola, pour défendre Thérèse Raquin (1867), son premier roman, affirme que son « but a été scientifique avant tout ». Fascinés par les progrès scientifiques de leur époque et en particulier par la nouvelle science du vivant

Le Naturalisme dans l’œuvre d’Emile Zola   ◄●► Le terme « naturalisme » vient du latin « naturalis » signifiant « naturel ». Il désigne le mouvement littéraire (1865-1890) qui s'inscrit directement dans le prolongement du mouvement réaliste auquel il est apparenté. Emile Zola en est le chef de file incontesté. Le naturalisme s'inspire directement des méthodes des sciences naturelles et complète la phase d'observation minutieuse chère au réalisme par une phase d'expérimentation destinée à

et à tous ses degrés, et que son unique but est de reproduire la nature en l'amenant à son maximum de puissance et d'intensité : c'est la vérité s'équilibrant avec la science”. Lorsque Zola commence à employer le terme naturalisme, dans les années 1865-1866, il trouve donc un terrain déjà préparé. Il théorise cependant le naturalisme littéraire dans "Le Roman expérimental" en 1880. Il se défendit tout de même d’avoir crée ce mot en disant dans le Figaro en 1881 : « Mon Dieu ! oui, je n’ai rien inventé

nous en servir » (Champfleury) ; « Le titre de réaliste m'a été imposé […] » (Courbet, préface du catalogue de son Exposition, 1855). Peintres et écrivains préfèrent parler de « sincérité dans l'art ». Dans sa revue Réalisme (novembre 1856-mai 1857), Duranty écrit : « Le réalisme conclut à la reproduction exacte, sincère du milieu social, de l'époque où l'on vit […] » (novembre 1856), et, en 1867, dans la préface au catalogue de son Exposition, Manet proclame : « L'artiste ne dit pas aujourd'hui :

et à tous ses degrés, et que son unique but est de reproduire la nature en l'amenant à son maximum de puissance et d'intensité : c'est la vérité s'équilibrant avec la science ». Lorsque Zola commence à employer le terme naturalisme, dans les années 1865-1866, il trouve donc un terrain déjà préparé. Il théorise cependant le naturalisme littéraire dansLe Roman expérimental en 1880. Il se défendit tout de même d’avoir créé ce mot en disant dans le Figaro en 1881 : « Mon Dieu ! Oui, je n’ai rien inventé

peuple, amplifiés par l’urbanisme et le capitalisme naissant ainsi que les instincts et les pulsions que l’individu ne peut contrôler. Dans ce mouvement littéraire, nous avons Germinie Lacerteux (1865) de Edmond et Jules Goncourt et Les Soirées de Médan d’Alexis, Céard, Hennique, Hysmans, Maupassant et Zola. Dans la préface de Pierre et Jean, Maupassant s’oppose aux personnes qui font des critiques, celle qui se permette de dire si un livre et un roman ou non. De même, il est en contradiction avec

décidé de bouleverser le théâtre. Lui-même, il était fatigué de son enthousiasme naturaliste. Né entre deux époques fécondes du théâtre, autrement dit, d’une part suivi du drame romantique lancé par Hugo ,celui qui a bouleversé la scène par son préface de Cromwell et la représentation d’Hernani respectivement en 1827 et 1830 ;d’autre part précédé du théâtre symboliste qui était à l’apogée de son grandeur à la fin du siècle ,le théâtre naturaliste connait une certaine éclipse. D’où l’ignorance d’un

l’illusion du vrai. DEFINIR LE NATURALISME On peut parler du tournant de 1865 : paraissent 2 œuvres importantes, L’introduction à la médecine expérimentale de Claude Bernard, dont Zola prend alors connaissance directement et indirectement par des comptes rendus, mais il ne se servira qu’en 1878 pour définir le « roman expérimental », et Germinie Lacerteux, roman que les Goncourt font précéder d’une préface retentissante. Le roman, affirment-ils avec force, doit désormais être non le récit

Le Réalisme   Qu’est-ce que le réalisme ?   Le réalisme (1848-1865) caractérise une attitude de l’artiste face au réel. Il définit un type de littérature qui veut représenter le quotidien, au plus près du vécu, en puisant dans les choses vues sans omettre le banal. Il existe des formes artistiques et littéraires de réalisme dès l’Antiquité. Ainsi, le mouvement réaliste qui débute à partir de 1848 n’est qu’une tentative parmi tant d’autres de traduction du réel. Il est historiquement fondé sur

H  onoré de Balzac, Eugénie Grandet, Le Cousin Pons, Le Père Goriot, La femme de trente ans ; E  tendhal, Le Rouge et le Noir ; S E  laubert, Madame Bovary, L’éducation sentimentale, Trois contes ; F E  ules et Edmond de Goncourt, Germinie Lacerteux ; J E  mile Zola, Thérèse Raquin, L’Assommoir, Nana, Germinal ; É E  uy de Maupassant, Boule de suif et autres nouvelles, Bel Ami, G E E 6 Séquence 1 – FR20 © Cned – Académie en ligne Chapitre 1 A Découvrir les caractéristiques