Perec Je Me Souviens

Lefebvre explique ainsi que c’est de là que vient sa révolte contre la société moderne : • 32  Henri Lefebvre, Introduction à la modernité, op. cit., p. 355. Si je déteste l’Etat, si je hais la bourgeoisie, ce n’est pas uniquement parce que je me souviens de ces temps comparables à l’Age d’Or, mais c’est beaucoup au nom de ces souvenirs.32 40Et il ajoute : • 33  Henri Lefebvre, Introduction à la modernité, op. cit., p. 361-362. En ce qui me concerne, je ne regretterai jamais d’avoir connu,

d’Oscar Wilde). Certains romanciers vont jusqu’à conférer à l’objet un statut mythique et poétique : les machines monstres chez Zola (l’alambic, la locomotive, le magasin…). La saturation du roman par les objets offre une autre voie (Les Choses de Pérec). Elle introduit un déséquilibre entre les objets et les personnages qui perdent en valeur et en signification et dont l’existence se réduit à la possession matérielle de quelques biens. Michel Houellebecq (La Carte et le Territoire) montre combien

de la mémoire, affleurant tout juste au bord de la pensée… Des contraintes formelles encadrées par un espace-temps et sans aucune attente implicite ni aucun interdit sur le contenu. Des contraintes libératrices où le 1. Bien sûr, il y a G. Perec, Je me souviens, Hachette Littératures, 1998 et J. Brainard, I remember, Actes Sud, 1999, et beaucoup d’autres qu’il suffit d’inventer. 246 © Groupe Eyrolles Pour sortir le coaché-auteur d’une vision figée et sclérosante, et l’amener à (re)découvrir son

1689 d'une famille de magistrats de bonne noblesse au château de la Brède près de Bordeaux, dont il porte d'abord le nom et auquel il sera toujours très attaché. Ses parents ont choisi un mendiant pour être son parrain pour que toute sa vie il se souvienne que les pauvres sont ses frères. Après ses études de droit, il devient conseiller auprès du parlement de Bordeaux en 1714. En 1716, il hérite de la fortune de son oncle, de la charge du président à mortier (bonnet de velours) du parlement et du nom

de la mémoire, affleurant tout juste au bord de la pensée… Des contraintes formelles encadrées par un espace-temps et sans aucune attente implicite ni aucun interdit sur le contenu. Des contraintes libératrices où le 1. Bien sûr, il y a G. Perec, Je me souviens, Hachette Littératures, 1998 et J. Brainard, I remember, Actes Sud, 1999, et beaucoup d’autres qu’il suffit d’inventer. 246 © Groupe Eyrolles Écrire... pour changer coaché-auteur vit l’enthousiasme inhérent au processus d’écriture

181 Jarry P. 189 Giono P. 195 Sartre P. 198 Anouilh P. 202 Bazin P. 207 Ionesco P. 212 Camus P. 217 Aym P. 223 Perec P. 228 Pour Mmoire P. 231 France P. 232 Rolland P.233 Giraudoux P. 234 Romains P. 235 Mauriac P. 236 Cendrars P. 237 Cocteau P. 238 de Montherlant

passage de la Bible, dans l’Ecclésiaste : « Vanité des vanités, tout est vanité ». Ces tableaux nous rappellent que toutes nos activités humaines sont vaines, futiles, puisque seule la mort nous attend. Elles jouent donc le rôle de memento mori : « souviens-toi que tu vas mourir ». b. Les objets sont ce qui restera de nous quand nous serons morts, puisqu’ils ne sont pas soumis au temps de la même manière que nous. Ils représentent ainsi ce que nous accumulons inutilement durant toute une vie. Plus subtilement

perspective d’un autre type sur l’E (qui s’autodésigne par je) a été proposée par E. Goffman (1987, p. 159). Dans une phrase comme la suivante Pour autant que je me souvienne, je pense que j’ai dit que j’ai mené cette vie-là autrefois, les occurrences de je ont en réalité trois valeurs communicatives différentes: les deux premières (je me souvienne et je pense) représentent l’E du M ancré dans la situation de C; l’occurrence suivante (j’ai dit) renvoie à un je textuel - « un animateur enchâssé, incarnation

du temps mort. Cette dépossession est redoublée par un assujettissement à la logique elle-même mortifère d’une vie quotidienne dévorée par une surconsommation compensatoire qui s’avère une autre façon de se perdre comme l’illustrent les romans d’un Perec, d’un Bon ou même d’un Houellebecq sur le mode d’un nihilisme désespéré (et désespérant). Le second mode d’implication est plus direct. Il se présente sous la forme d’une interpellation explicite des spectateurs et auditeurs auxquels il s’adresse.

prendre conscience à l’homme de son néant. La mort, envoyée par Dieu, frappe les puissants et les faibles, les jeunes aussi, afin que l’homme « enchanté de l’amour du monde » (v. 8 ; « enchanté » veut dire « tenu sous le charme », « fasciné ») se souvienne de son néant. La citation du prophète (l. 17-18) dit aussi ce caractère fatal de la souffrance humaine devant la mort inéluctable. Le métaphores du dernier paragraphe montrent la puissance concrète de la mort : personnifiée, elle accomplit un rapt