Nathalie Sarraute

XIXème et au XXème siècles, nous avons pu voir l’évolution du personnage de roman. En effet, le personnage est passé de héros dans tous les sens du terme au terme d’antihéros : Robert Musil l’appelle même un « homme sans qualités », et pour Nathalie Sarraute, « le personnage n’est plus aujourd’hui que l’ombre de lui-même ». Le héros n’est donc plus héroïque et exemplaire. De nombreux romanciers ont depuis décidé d’écrire des romans où le personnage principal était faible, maladroit, ridicule, médiocre

amplification de la réalité. A partir de là, écrire sans artifice apparaît impossible. Pourtant, pour certains auteurs, l'autobiographie est justement l'occasion de s'affranchir de tout artifice verbal, ou de moins au maximum. C'est le cas de Nathalie Sarraute, qui dans Enfance, s'astreint à une remise en cause perpétuelle, tout au long de son oeuvre, en mettant pour cela en scène une voix intérieure, qui ne cesse de la mettre face à ses propres contradictions, et à la pousser vers le mieux. Cette

du réalisme littéraire. De part le rejet de la description et le refus d’un « effet de réel » nous pouvons dire que le Nouveau Roman a pour principale conséquence la remise en question de la nécessité du vraisemblable. Dans Le Planétarium de Nathalie Sarraute, des scènes identiques sont présentées du point de vue de plusieurs personnages. Par conséquent, cela entraîne des jugements différents, qui sont donc plus ou moins réalistes. Dans le roman La jalousie publié en 1957, Alain Robbe-Grillet fait

rejettent l'idée d'intrigue ainsi que tout profil de personnage jusqu'à parfois ne pas en avoir du tout. Le personnage n'est pas défini, mais il a le mérite d'exister. Il mérite donc l'appellation de « médiocre ». Dans Les fruits d'or (1963) , Nathalie Sarraute met en scène une discussion à propos de la qualité du roman, c'est une mise en abîme. Des leadeurs, des suiveurs, mais aucun personnage réellement défini. Pour répondre donc à la question de départ, confrontons les héros aux personnages médiocres

reprendre vie, de renaître) des moments de bonheur et l'accès à l'éternité. Tout d'abord, il y a la réactualisation des moments de joie, une sorte de tentative pour lutter contre le temps qui passe. Nous prendrons comme appui l'extrait de texte de Nathalie Sarraute, Enfance. Dans ce texte, elle fait revivre un moment singulier de son existence. Elle découvre sa perception de la beauté à travers sa perception du monde qui lui donne une sensation d'exister : « une sensation d'une telle violence qu'encore

mémoire qui est en jeu. La sincérité de George Sand n’est pas à mettre en doute, mais qu’en sait-elle si elle a fait souffrir sa mère. Sans doute le lui a-t-on raconté. Elle a aussi les évidences de son siècle. Celles qui seront subverties par Nathalie Sarraute dans Enfance, ou par Georges Perec. Celui-ci raconte d’abord un souvenir d’enfance, puis il met une note énorme dans laquelle il décrit le fait tel qu’il s’est passé, et non tel que la légende familiale l’a enveloppé, transmis, y compris à l’enfant

d’un incipit, puisque le lecteur ne sait presque rien des personnages, des lieux et de l’intrigue, il met en place ce qui fait l’intérêt de cette œuvre. En cela, il rejoint la fonction première d’un incipit : intéresser et intriguer le lecteur. Nathalie Sarraute, dans Enfance, n’agit pas autrement : la mise en place du dialogue entre la narratrice et son double introduit à l’univers de cette autobiographie originale tout en attisant la curiosité du lecteur.

Effectivement, celui-ci rejette l’idée d’intrigue, de portrait psychologique et remet même en cause la nécessité des personnages. Le dialogue ne trouve donc pas se place au sein de ce type de romans dans lequel tout passe par la description. Nathalie Sarraute, une écrivaine de nouveau roman publia en 1956, dans la Nouvelle Revue française, un essai consacré aux dialogues dans le roman. Celle-ci disait des dialogues : «Mais plus gênants encore et plus difficilement défendables que les alinéas, les

D'autres se réunissent sous l'étiquette du « nouveau roman » et réfutent les conventions du genre romanesque. Ils refusent l'idée d'une intrigue linéaire réaliste, l'analyse psychologique des personnages et les idées. Les auteurs concernés sont Nathalie Sarraute, Alain Robbe-Grillet, Michel Butor, Claude Simon, Marguerite Duras. Pour eux, le roman n'est plus « l'écriture d'une aventure mais l'aventure d'une écriture ». On s'intéresse moins à la signification au profit de la pratique et de la réflexion

Gabriel Garcia Marquez, le Cubain Alejo Carpentier ou l’Argentin Ernesto Sabato. L’influence capitale du roman moderne français sur l’écriture africaine contemporaine est également incontestable. Les œuvres d’Alain Robbe-Grillet (La Jalousie), Nathalie Sarraute (Le Planétarium) ou Michel Butor (La Modification) n’ont pas peu contribué au renouvellement de la conception et de l’organisation de l’espace textuel du roman africain. Une remarque s’impose néanmoins à ce niveau. Il ne s’agit pas pour les « nouveaux