M Hennebeau

mineurs sont en grève depuis six semaines. Trois mille grévistes affames parcourent la plaine pour demander la solidarité des ouvriers des autres mines, ils vont alors de fosses en fosses pour attaquer ceux qui travaillent encore. Des bourgeois (M.me Hennebeau, la femme du directeur de la mine, et d’autres amis) surpris par ce défilé d'enragés se cachent dans une grange et, à travers les planches de l’étable, ils regardent passer la foule. C'est par le témoignage de ces bourgeois que ce défilé nous est

le hérissement des barres de fer, une hache passa, portée toute droite ; et cette hache unique, qui était comme l’étendard de la bande, avait, dans le ciel clair, le profil aigu d’un couperet de guillotine. — Quels visages atroces ! balbutia Mme Hennebeau. Négrel dit entre ses dents : — Le diable m’emporte si j’en reconnais un seul ! D’où sortent-ils donc, ces bandits-là ? Et, en effet, la colère, la faim, ces deux mois de souffrance et cette débandade enragée au travers des fosses avaient allongé

les bourgeois sont distingués un à un. Ils sont identifiés par leur noms ou leurs prénoms « Lucie et Jeanne » (l.29). Ces personnages sont d’ailleurs doués de parole, ils expriment une émotion, une surprise, une frayeur voir une admiration. Mme Hennebeau balbutie (l.29), Négrel prononce des paroles (l.21), Lucie et Jeanne forment un jugement artistique (l.29). Les mineurs, eux, crient, chantent ensemble, ce n’est donc pas une parole individuelle, ou mugissent comme des animaux. II) Un tableau

le hérissement des barres de fer, une hache passa, portée toute droite; et cette hache unique, qui était comme l'étendard de la bande avait, dans le ciel clair, le profil aigu d'un couperet de guillotine. - Quels visages atroces! balbutia Mme Hennebeau. Négrel dit entre ses dents: Le diable m'emporte si j'en reconnais un seul! D'où sortent-ils donc, ces bandits-là? Et, en effet, la colère, la faim, ces deux mois de souffrance et cette débandade enragée au travers des fosses, avaient allongé

l’hypocrisie bourgeoise des actionnaires et des nantis, leur mauvaise foi et leur bonne conscience révoltante, à une époque où, le directeur touchant quarante fois plus que ses ouvriers, les profits de la mine ne cessaient d’augmenter. Le luxe des Hennebeau s’accorde à la fainéantise des Grégoire. Un roman à thèse Germinal est pour les mineurs mis en scène le roman de l’apprentissage politique. En effet, les passions individuelles s’effacent ici derrière la nécessité collective de s’engager. La

le hérissement des barres de fer, une hache passa, portée toute droite; et cette hache unique, qui était comme l'étendard de la bande avait, dans le ciel clair, le profil aigu d'un couperet de guillotine. - Quels visages atroces! balbutia Mme Hennebeau. Négrel dit entre ses dents:      Le diable m'emporte si j'en reconnais un seul! D'où sortent-ils donc, ces bandits-là?      Et, en effet, la colère, la faim, ces deux mois de souffrance et cette débandade enragée au travers des fosses, avaient

sur les patrons directs de la mine, et va découvrir tout stupéfié que c'est parce que les uns ont beaucoup d'argent que les autres crèvent de faim. Lieu de pauvreté : description de l'intérieur des corons ouvriers des Maheu et de l'intérieur des Hennebeau. En clair, Zola comme Balzac utilise le symbolisme des lieux et des objets, des vêtements, pour décrire la fracture sociale. Zola examinant ces familles de bourgeois patron, oppose clairement les Grégoire et les Maheu, et constate quelque chose

femmes n'ont pas leur mot à dire, elles sont insignifiantes. Donc, la supériorité du patronat avec le mépris des travailleurs miniers est mis en relief. Différentes catégories de la société du XIXeme siècle sont représentées dans cet extrait. Mr Hennebeau est le directeur de la mine, ce qui l'inscrit dans la réalité humaine. Tous ces éléments, sont caractéristiques de ce nouveau courant littéraire. Mais dans un premier temps, Zola fait de la foule, un être unique, un héros épique. Premièrement,

le hérissement des baffes de fer, une hache passa, portée toute droite; et cette hache unique, qui était comme l’étendard de la bande, avait, dans le ciel clair, le profil aigu d’un couperet de guillotine. — Quels visages atroces balbutia Mme Hennebeau. Négrel dit entre ses dents: — Le diable m’emporte si j’en reconnais un seul ! D’où sortent-ils donc, ces bandits-là? Et, en effet, la colère, la faim, ces deux mois de souffrance et cette débandade enragée au travers des fosses avaient

plastique est renforcé lui aussi par le jeu des sonorités (corde, cou). Quant aux vêtements de ces personnages chaussés de "sabots", ils ne sont que "guenilles", "culottes déteintes", tricots… en loques". Nous sommes loin des toilettes de Madame Hennebeau… 2° § - La dimension épique vient aussi du personnage de la foule. Cette foule est en effet un être collectif ; nul individu n'est mis en valeur dans cette page. Zola fait alterner les noms pluriels ("les femmes", "les hommes") et des substantifs