Beauté Mon Beau Souci Malherbe

concurrencer la Cour, le lieu du pouvoir politique. Série de pièces en enfilade, succession de salon, dont la dernière pièce, la chambre bleu, est le salon principal où trône la Marquise. Catherine de Vivonne célébrée par les contemporains, notamment Malherbe qui lui avait attribué un surnom : l’incomparable Arthénice. C’est un anagramme. C'est un genre de divertissement. Salon aristocratique animée par une personnalité de l’aristocratie parisienne. Dans les années 1650, apparait un autre salon

sein Par qui coule en blancheur sibylline la femme Pour des lèvres que l’air du vierge azur affame ? Mallarmé explicite dans une lettre : « le sujet de mon œuvre est la Beauté, et le sujet apparent n’est qu’un prétexte pour aller vers elle », ici le sujet apparent est le poète. Il s’agit d’une scène de la vie domestique avec la présence équilibrante de sa femme allaitant leur enfant, et une méditation sur les affres du

illustrent des faits stylistiques comme le tétramètre qui immortalise la passion de Phèdre pour Hippolyte : « Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue. » Elles résument pour nous une intrigue : « Rodrigue, as-tu du cœur ? » Elles contribuent par leur beauté mystérieuse à fonder notre sensibilité comme ce « Soleil noir de la Mélan- © Groupe Eyrolles 7 colie » qui affecte et illumine Nerval. Elles sont, avouons-le, parfois tout ce qui nous reste d’un auteur ou d’une œuvre, mais n’est-ce pas dire

Rambouillet qui va dominer la première moitié du siècle avec Catherine de Vivonne et sa célèbre « chambre bleue » : le lieu principal de ce salon. La marquise y reçoit les plus grands talents de l'époque sur le plan de la littérature. Tout comme Malherbe qui surnomme Catherine : « L'incroyable Arthénice » ; il s'agit de l’anagramme de son prénom : un jeu très courant chez les mondains. Ce salon est par ailleurs actif depuis 1620. De 1650 à 1660 : grande période des salons, notamment celui de Madeleine

quoi qu'il advienne, supérieure par sa beauté ou sa clarté à un idiome anglo-saxon taxé de simplesse utilitaire. 1 Cl. Hagège, Halte à la mort des langues, Paris, Odile Jacob, 2000. 14 L’Amour du français Ces discours contrastés ont des caractères communs. Ils confondent une abstraction, la langue, avec du concret, les paroles et les écrits. Ils mêlent une attitude normative, produisant des jugements de valeur subjectifs sur des idéaux — correction, beauté, élégance, logique, clarté, simplicité

“L’astrée” d’Honoré d’Urfé, roman pastoral peuplé de bergers amoureux qui était le best-seller de l’époque. À Paris, il découvrit les jolies femmes, le bonheur de la parole et de l’écriture, fréquentant un groupe de rimailleurs qui portaient un culte à Malherbe. Pour ne pas chagriner son père, il épousa une jeune fille de quatorze ans, Marie Héricart, de La Ferté-Milon ; mais, aimant trop l’indépendance, il l’oublia vite non sans dépenser la dot qu’elle lui avait apportée. La mort de son père lui permit

“L’astrée” d’Honoré d’Urfé, roman pastoral peuplé de bergers amoureux qui était le best-seller de l’époque. À Paris, il découvrit les jolies femmes, le bonheur de la parole et de l’écriture, fréquentant un groupe de rimailleurs qui portaient un culte à Malherbe. Pour ne pas chagriner son père, il épousa une jeune fille de quatorze ans, Marie Héricart, de La Ferté-Milon ; mais, aimant trop l’indépendance, il l’oublia vite non sans dépenser la dot qu’elle lui avait apportée. La mort de son père lui permit

matériaux désordonnés, par opposition au dionysiaque qui exalte la démesure. Face à l'idéal de beauté majestueuse, incarné par Apollon, dieu de la musique, l'idéal de la beauté convulsive est incarné par Dionysos, dieu du vin, en l'honneur de qui sont célébrées, dans la Grèce antique, les fêtes orgiaques. Il ne faudrait pas confondre ce terme avec l'adjectif apollonien, qui qualifie un certain type de beauté masculine et caractérise l'idéal grec, mélange de virilité et de grâce, tel qu'on peut le

hôtes. Elle reçoit ses intimes dans la célèbre « Chambre bleue », bientôt assistée de ses deux filles, Julie d’Angennes, puis Angélique. Belle, vertueuse sans être prude, cultivée sans être pédante, « l’incomparable Arthénice » (l’anagramme est de Malherbe) sut faire de son salon le centre du bon goût et de la bienséance. Il faut se garder d’imaginer la vie à l’Hôtel de Rambouillet à travers les Précieuses Ridicules et les Femmes Savantes. L’Hôtel de Rambouillet est un lieu où l’on s’amuse : on y

aux sources grecques et romaines. Conclusion sur le XVIe siècle La littérature française du XVIe siècle a été marquée spécialement par le retour à l’antique. Plusieurs littérateurs y ont trouvé un moyen d’exprimer la vie, la vérité et la beauté au point que la culture française a failli disparaître. Toutefois, on souligne l’action courageuse de quelques auteurs qui ont sauvé et émancipé la langue française. Comme tout début, on reproche aux œuvres du 16e siècle de nombreux défauts tels