À nezli
Je laisse tomber le train que j'allais emprunter, le chien se met à pleurer il y a comme un cri d'oiseau malade qui se dégage de sa gueule baveuse, son poil se met à noircir je vois cette scène de l'extérieure, et reste figé pendant que mon être se fait lentement soulever par un ensemble de choses innommables à la texture laiteuse mais cependant invisibles que je ne décrirais certainement pas plus puisque c’est une fiction.
Tentant de me retourner, de m’en défaire, à chaque fois que je bougeais mes membres un sentiment de lourdeur physique parvenait à mon être se jumelant à la sensation d’intemporalité en mon âme. La posture que j'adopte alors m'est trop confortable pour tenter quoi que ce soit d’autre que de s'improviser spectateur à cette scène terrifiante par sa démence, du haut d'un arbre qui semble pousser à toute vitesse et sur lequel je me trouve honteusement agrippé sous les yeux horrifiés des habitants d’un village en feu qui m'est totalement inconnu. Soudain me revint un souvenir d'enfance, je pense à l'époque où je croyais naïvement qu'il suffisait de se laisser glisser vers le bas pour arriver au sud de l'Afrique et ainsi plonger dans la mer, pour finir avec les poissons géants... ce souvenir d'une vie si lointaine m'émeut et me laisse en s'évanouissant une sensation de sérénité, mon estomac est dénoué, je demeure chaleureusement apaisé, presque distrait. Le sourire au coin, pendant que le tronc prend feux, j'arrête de rêver.je