Étudiant
A l’heure où les sociétés semblent ne jamais avoir autant communiqué, un phénomène paradoxal se dégage lié au sentiment de « solitude » des individus. Comme nous l’avons évoqué précédemment, les nombreuses évolutions liées notamment au phénomène de mobilité ont bouleversé les schémas de vie traditionnels. L’espace désormais est segmenté au maximum et le rapport au temps se trouve modifié : c’est la conséquence des différents progrès technologiques. On parle d’une crise du lien social définit par « l’individualisation des rapports sociaux ». Cette crise est pour beaucoup de sociologues la conséquence directe d’un affaiblissement de trois entités considérées auparavant comme structurante de l’identité : la famille, le travail et l’Etat.
Réduite à son noyau nucléaire, la famille et sa représentation s’en trouve profondément modifié. L’instabilité des relations engendrerait plutôt aujourd’hui ce que Yves Cartuyvels et François Ost, juristes et philosophes, appellent une « juxtaposition de destinées individuelles », plutôt qu’une « transmission intergénérationnelle ».
La relation au travail est elle aussi changeante. En se raréfiant et se précarisant, celui-ci ne constitue plus « une condition d’appartenance sociale ».
L’Etat quant à lui « cadre traditionnel de l’appartenance politique » souffre d’un manque croissant de mobilisation du peuple. Les taux d’abstention en hausse indépendamment de l’échelle de l’élection (présidentielle, cantonale, municipale, etc) en témoignent. C’est un manque de confiance ou un désintérêt qui explique traditionnellement ces résultats. L’appartenance politique ne constitue donc plus également une condition d’appartenance sociale.
Ces phénomènes propres à nos sociétés modernes et au développement du libéralisme place l’individu au centre de ses propres préoccupations. Il développe sa conscience individuelle