Étude de cas psychologie
Introduction:
Je rencontre M lorsqu'elle a 15 ans et trois mois dans le cadre d'un entretien de recherche. M est une jeune fille apprêtée, semblant prendre soin d'elle. Au début de l'entretien, elle est repliée sur elle-même et tient son sac sur ses genoux avec la tête baissée. Elle finit par rapprocher sa chaise du bureau et lâcher son sac lorsque je lui demande de me parler un peu d'elle.
M m'a parlé de certains éléments de son anamnèse mais les principaux sont issus de son dossier ou fournis par la psychologue. Lors de notre entretien, M m'a semblé avoir de bonnes capacités d'élaboration et d'introspection, son discours bien qu'ambivalent est cohérent. Elle se décrit comme « méchante mais gentille en même temps » et considère que « tout le monde est gentil ». Elle ne va plus en cours depuis un mois et me dit qu'elle trouve ça bizarre que l'on puisse « aimer l'école ». Selon elle, « il faut profiter de la vie ».
Anamnèse:
M est née en Algérie. Son père et sa mère sont tous deux Algériens. Son père vit encore là bas tandis que sa mère est maintenant en France. Elle a deux petits frères: I et M. I a 18 mois d'écart avec M et M deux ans d'écart. M vit avec ses deux parents et I jusqu'à l'âge de deux ans en Algérie. Elle se voit comme « une enfant non désirée » et décrit la vie conjugale de ses parents à cette époque comme violente. La mère abandonne M et I à leur père lorsqu'elle est enceinte de M et part pour la France. Elle compte venir chercher ses enfants lorsqu'elle aura trouvé du travail et un logement. Cette situation durera cinq ans. Leur mère revient les chercher lorsque M a 7 ans. Elle aurait été alertée par les conditions de vie de ses enfants en Algérie: livrés à eux-mêmes, errants parfois dans les rues jusque tard dans la nuit et nourris par des voisins. Avec l'accord de