Écrivains sans papier
La littérature est-elle menacée par le numérique ?
Ce thème peut s'inscrire dans notre thème "Paroles, échanges, conversations, et révolutions numérique", à la séquence 2, les échanges numériques: une nouvelle source d'information et de savoir?
« De plus en plus d’auteurs et d’éditeurs s’adaptent à cette nouvelle technologie qui a jeté l'encre et le papier. »
De nos jours certains auteurs se sentent menacés par le numérique du fait de l’avènement de la liseuse et des tablettes. Ils craignent le terme de « dématérialisation ». C’est le cas du romancier américain Jonathan Franzen qui préfère le livre à la liseuse numérique car il résiste au passage des siècles. Mais, selon lui, ce livre immuable et permanent pourrait être amené à disparaître si les générations futures ne font pas l’effort de continuer à s’y intéresser. C’est aussi ce que Frédéric Beigbeder craint et compare la situation du livre à celle du disque.
Mais l’écrivain François Bon rappelle que l'écriture elle-même est une technologie mais que seul le support est différent. Il annonce que « la transposition du livre au numérique n’est qu’un épiphénomène de la période de transition », c’est-à-dire que c’est une évolution logique de notre société qui prône l’internet. Il suppose, tout comme Laure Adler, que le passage du livre au numérique verra naître une créativité nouvelle suscitée par de nouvelles habitudes de lecture. De plus, d’après le romancier Didier Daeninckx, le net permet un gain de temps et facilite grandement la documentation de l'écrivain. D’autre part, des genres négligés tels que la nouvelle ou la poésie peuvent être remis à l'honneur comme l’annonce Paul Fournel. En effet, proposer des œuvres brèves en numérique pourrait permettre de toucher un public plus vaste ce que bien des écrivains tentent aujourd'hui. Paul Fournel surenchérit en annonçant que le format électronique permet l’interactivité, ou encore des débats, et que le champ des possibles est très vaste.