Écriture d'invention thérèse raquin
« _Oh, mais tu es Laurent, comme tu as grandi ! »
Ces personnes lui rappelaient son enfance provinciale, loin des tourmentes parisiennes.
Camille parla de son travail, il se félicitait d’être l’humble rouage d’une grosse machine :
« _C’est si vaste et si important cette administration ! »
En vérité, Laurent ne se plaisait guère à ce travail de fonctionnaire. Laurent aurait aimé s’adonner à la peinture, au gré de sa fantaisie.
Quant à Camille, Laurent était dégouté par cet enfant, il était petit, malingre, ridicule. La face blafarde lui rappelait celle d’un mort. La présence de cet homme-enfant lui était horrible.
Madame Raquin lui proposa le couvert, il accepta dès la première demande :
« _Je veux bien », dit-il.
Les deux hommes continuèrent leur discussion, Laurent s’était débarrassé de son chapeau et de son manteau.
Ils s’étaient attablés dans la salle à manger, qui servait également de salon. Cette salle était mal planchéiée. Les quelques mobiliers qui peuplaient le lieu étaient rustiques et vieux. Le salon était composé d’une unique table ronde de un mètre cinquante de diamètre, d’un poêle permettant de chauffer la pièce et d’un buffet gluant où l’on trouvait des carafes