V. hugo poesie
VICTOR HUGO :Victor Hugo s'est peu exprimé sur la question de la colonisation de l'Algérie, qui a constitué pourtant la principale aventure coloniale de la France de son époque. Ce silence relatif ne doit pourtant pas être trop rapidement assimilé à un acquiescement de la part de l'auteur des Misérables. En effet, si Hugo a été sensible aux discours légitimant la colonisation au nom de la « civilisation[143] », une analyse attentive de ses écrits - et de ses silences - montre qu'à propos de la « question algérienne » ses positions furent loin d'être dénuées d'ambiguïtés : sceptique à l'égard des vertus civilisatrices de la « pacification » militaire, il devait surtout voir dans l'Algérie colonisée le lieu où l'armée française s'est « faite tigre », et où les résistants au coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte ont été déportés[144].
Sur la question de l'esclavage, celui qui, dans les années 1820, montrait à travers Bug-Jargal qu'il partageait dans sa vision des peuples noirs les mêmes préjugés que ses contemporains, et qui garda un silence étonnant lors de l'abolition de l'esclavage en 1848[145], devait intervenir pour demander la grâce de l'abolitionniste américain John Brown[146].
Convictions religieuses
Selon Alain Decaux[147], Victor Hugo, élevé par un père franc-maçon et une mère qui n'est jamais entrée dans une église se construit une foi profonde mais personnelle.
Victor Hugo n'a jamais été baptisé, a tenté l'expérience d'un confesseur mais finit sa vie en refusant l'oraison des églises. Il reproche à l'Église le carcan dans laquelle celle-ci enferme la foi. Alain Decaux cite[147], à ce sujet, cette phrase prononcée par Olympio: « Les dogmes et les pratiques sont des lunettes qui font voir l’étoile aux vues courtes. Moi je vois Dieu à l’œil nu ». Son anticléricalisme transparaît dans ses écrits comme Religions et religion[148], La fin de Satan, Dieu, Le pape, Torquemada, ainsi que dans son adhésion à des mouvements