U piege sans fin ou le recit d'une descente aux enfers
Au cours des chapitres X à XII, Houénou prend la relève. Avec le recul et par les yeux de l’homme cultivé, on voit la fragilité et la vulnérabilité d’Ahouna. La confession de ce dernier terminée, le chapitre X est une étape où le rythme du style change et où l’on s’habitue à la voix de Houénou. De plus, le suspens, l’attente d’une catastrophe encore plus grave que la dernière et l’intensité générale du récit de la première partie du roman, rendent nécessaire le hiatus de ce chapitre X.
Mais le drame s’extériorise. Houénou est un homme de science. Il est sociologue et archéologue. Ahonna semble devenir un des ‘types’ qu’il examine et étudie. Certes, il est sensible au drame d’Ahouna mais il est trop évolué pour vivre l’angoisse du paysan. Au chapitre XI recommencent les supplices d’Ahouna mais Bhêly-Quenum ajoute ceux d’Affôgnon, une autre victime du destin.
Du chapitre XIII à la fin du roman, c’est l’auteur qui raconte l’histoire mais il se sert de Houénou qui interpose vers la fin du chapitre pénultième. En effet, on conclut que l’auteur nous parle directement puisque la présence de Houénou est à peine évidente. Bhêly-Quenum emploie rarement les procédés normaux de la narration pour que le lecteur sache qu’un