Réaliste>fantastique flaubert
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2nd11 Pécuchet, jusqu’à deux heures trente du matin , se promena dans sa chambre. Il ne reviendrait plus là : tant mieux ! Et cependant, pour laisser quelque chose de lui, il grava son nom sur le plâtre de la cheminée. Tout était vide, le silence régnait, il ne restait que Pécuchet admirant ses anciens murs. Mais c'est alors qu'il entendit un frottement. Il se retourna mais ne remarqua pas que l'inscription sur la cheminée avait disparu. Le plus gros du bagage était parti dès la veille. Les instruments de jardin, les couchettes, les matelas, les tables, les chaises, un caléfacteur, la baignoire et trois fûts de Bourgogne iraient par la Seine, jusqu’au Havre, et de là seraient expédiés sur Caen, où Bouvard qui les attendrait les ferait parvenir à Chavignolles. Mais le portrait de son père, les fauteuils, les fauteuils, la cave à liqueurs, les bouquins, la pendule, tous les objets précieux furent mis dans une voiture de déménagement qui s’acheminerait par Nonancourt, Verneuil et Falaise. Pécuchet voulut l’accompagner. Sous la fraicheur du matin, il se rapprocha précipitamment de la voiture, qui se trouvait de l'autre coté de la rue, tout en prévenant de son arrivée le conducteur par des gestes insensés. Étrangement, il perdit des yeux le conducteur quelques secondes et pensa un instant qu'il n'était plus dans la voiture. Il s’installa auprès du conducteur, sur la banquette, et, couvert de sa plus vieille redingote, avec un cache-nez, des mitaines, et sa chancelière de bureau, le dimanche 20 mars, au petit jour, il sortit de la capitale. Ils atteignirent une route de campagne puis s'arrêtèrent pour faire reposer les chevaux. Pécuchet vit au loin une silhouette étrange et confuse par la brume. Il la regarda attentivement puis appela le conducteur pour venir la voir. Il fut stupéfait lorsqu'il retourna à la voiture ! Tout avait disparut, le conducteur n'était plus là , ainsi que tous ses bagages. Il essaya de regarder au loin mais ne vit rien sauf cette silhouette