R sum de Maigret tend un pi ge
Depuis six mois, cinq femmes vivant seules ont été assassinées à Montmartre. Aucun élément n'a permis d'identifier le tueur. À la suite d'une conversation avec un psychiatre de renom, Maigret monte une mise en scène destinée à faire croire qu'il a arrêté le coupable. Il espère que l'assassin, maniaque tuant probablement pour s'affirmer, sera blessé dans son orgueil, éprouvera un sentiment de frustration et se manifestera en tentant une nouvelle agression. Pour prévenir tout danger, un vaste dispositif de sécurité est mis en place : quatre cents membres de la police sont mobilisés et disséminés dans Montmartre. Le piège fonctionne : une jeune auxiliaire de police est attaquée, se défend, mais l'agresseur s'échappe, laissant pour tout indice un bouton arraché à son veston par la jeune fille. C'est pourtant ce bouton qui permet de retrouver très rapidement le possesseur du vêtement, Marcel Moncin. Ce dernier nie, mais, reconnu par sa dernière victime, il est arrêté. Maigret interroge la mère du suspect, femme emportée et dominatrice qui défend son fils avec acharnement ; l'épouse de Moncin, calme et paisible, défend aussi son mari. Un nouveau crime est commis dans les mêmes circonstances que les précédents. Maigret comprend qu'une des deux femmes a tenté de sauver Moncin en détournant les soupçons. Le commissaire essaie de cerner la véritable personnalité de Moncin et de connaître ainsi la motivation de ses meurtres. Dès l'enfance, Moncin, né à Montmartre, a ressenti l'humiliation de n'être que le fils d'un boucher ; c'était un enfant choyé, mais dominé à l'excès par sa mère. Celle-ci lui a fait épouser une jeune fille qui s'est révélée aussi possessive qu'elle. Moncin, faible de caractère, prisonnier de ces deux femmes castratrices « qui l'ont empêché d'être un homme », a désiré s'affirmer. Comme il s'interdisait toute rupture avec son épouse et sa mère parce qu'il avait malgré tout besoin de leur admiration, de leurs soins, de leur