nouvelle fantastique
Étrangement, je ne fus pas surpris. Je le saluai. Alors dans la nuit paisible, j’entendis son rire de crécelle et sa voix cordiale m’interpeller : – Venez, venez donc ! Au septième, la porte en face.Je n’hésitai pas un instant à accepter l’invitation. Quoique je ne me souvienne pas avoir quitté mon appartement et gravi l’escalier de son immeuble, je le fis sans prendre le temps de m’habiller décemment et me retrouvai, vêtu de ma seule robe de chambre, devant sa porte entrouverte, où sa voix un peu chevrotante m’accueillit : – Entrez, entrez, mon bon monsieur. Vous êtes le bienvenu ! J’obéis. Un parfum de grenier bizarrement attendrissant m’envahit, comme si je pénétrais dans la mémoire paisible d’une très vieille maison, hors des tempêtes du …afficher plus de contenu…
Un peu honteux de mon accoutrement sommaire, je bredouillai quelques excuses auxquelles il n’accorda pas la moindre attention. Il me fit asseoir dans un vaste fauteuil et me dit, l’air prodigieusement intéressé : – Votre balcon est un point d’observation remarquable, mon bon monsieur. Peut-être ma question vous paraîtra-t-elle saugrenue, mais dites-moi, avez-vous déjà vu la fenêtre de cette pièce ouverte en plein jour ?Je ne pus que lui faire part de ma curieuse hallucination, et de ma perplexité. L’homme m’écouta avec une extrême émotion et poursuivit à voix fiévreuse : – Vous n’avez été victime d’aucune illusion. Savez-vous ce qui m’arrive chaque fois que l’aube paraît ? Je m’endors. Et je m’éveille au crépuscule, devant mes