L’univers s’explique sans l’intervention des dieux
Commentaire du texte de Lucrèce : L’univers s’explique sans l’intervention des dieux
Introduction :
Titus Lucretius Carus : vers 99 – 55 av. J.-C. Nous ne savons presque rien de la vie de Lucrèce. Il est l’auteur d’un poème didactique en six chants (écrit en hexamètres dactyliques) : « Sur la Nature » (De rerum natura), où il expose la doctrine d’Epicure : la physique matérialiste rend compte de tous les phénomènes dont les hommes s’effraient et qu’ils attribuent aux divinités, qui en réalité ne se soucient guère des hommes. La mort n’est qu’une libération des atomes en vue de nouvelles associations ; l’Au-delà n’est qu’un mythe. Plus que ses prédécesseurs épicuriens, Lucrèce a montré que la connaissance de la « nature », en libérant l’âme de ses terreurs, permettait d’atteindre la sagesse ; a côté de passages techniques ou didactiques, il y a dans ce poème des analyses psychologiques, une imagination et une sensibilité qui en font un chef d’œuvre.
Cet extrait permet de mettre en évidence l’athéisme de Lucrèce qui considère que la Nature est si libre, si forte, qu’elle n’a pas besoin de l’aide des dieux pour se maîtriser.
I. Une profession de foi épicurienne 1. Une nature « libre » et autonome
- Le champ lexical de la liberté est très présent : « libera », « dominis privata superbis » v. 2 ; « dis... expers » v. 3
- Son autonomie est très clairement soulignée dans des expressions redondantes : « ipsa sua per se sponte » v. 3
La Nature est capable de se maîtriser elle-même.
2. Une explication rationnelle de l’univers
Lucrèce, dans son poème propose une vision de l’univers qui correspond à la physique épicurienne. Selon Epicure, l’univers est composé d’atomes invisibles qui forment un tout rationnel et bien lié. Ces atomes sont en mouvement continuel immanent et permanent.
- l’univers est infini et éternel : « immensi summam » « profundi » v. 6 ; « omnibus inque locis esse omni tempore praesto » v. 10
- L’univers est complexe et