L’insertion des pays en développement dans les échanges internationaux nuit-elle à l’emploi dans les pays développés?
Les multiples délocalisations de sites industriels implantés en France qui se sont produites au cours des trois dernières années ont relancé le débat des conséquences de la mondialisation sur l’emploi, en France et dans les pays développés à économie de marché (PDEM). Ces épisodes parfois agités et douloureux (MétalEurop Nord, Daewoo en Lorraine) révèlent l'impuissance des gouvernements à empêcher les projets de délocalisation et de plans sociaux décidés par les firmes. Des symboles qui firent la fierté et la force économique de la France par le passé (Textile, métallurgie, chantiers navals, …) ferment peu à peu leurs portes, victimes d’une concurrence venue d’ailleurs. D'où une opinion de plus en plus courante selon laquelle la mondialisation et l'insertion des pays en développement (PED) à bas salaires dans la division internationale du travail (DIT) seraient les ennemies de l'emploi dans les pays développés à hauts salaires (Doc. 1). En fait, cette insertion dans les échanges internationaux affecte doublement les PDEM : en concurrençant directement certaines de leurs productions par des productions moins couteuses ou en accueillant les délocalisations en provenance des pays développés.
L’insertion des PDEM et de PED dans la DIT n’est pourtant pas nouvelle mais cette dernière en s’intensifiant a aussi changé de visage au cours du temps, avec notamment l'intégration dans les échanges mondiaux de pays à bas salaires comme la Chine ; ce qui a modifié les règles du jeu de l’échange international. Quelles en sont les conséquences réelles sur les structures économiques et sociales des pays développés ? La menace de destructions d’emplois concerne-t-elle sans distinction toutes les catégories de salariés? Au final, cette nouvelle donne est-elle systématiquement préjudiciable à l’emploi dans les pays riches ? Les PDEM ont-il