L’influence de l’art africain sur l’art européen du début du 20ème siècle
« Aucune race ne possède le monopole de la beauté » Aimé Césaire
Art nègre, primitif, tribal ou encore premier, beaucoup de noms ont été attribué à l'art du continent africain selon les époques sans jamais réellement parvenir à le définir. Bien que reconnaissant la qualité artistique des sculptures ou des masques, ces formules confondent souvent tous les peuples, les styles ou encore les époques car elles les rangent sous un seul et même terme vague qui devient donc réducteur. En effet, plusieurs éléments composent l’art d’Afrique subsaharienne qu'il s'agisse de masques, des sculptures, de peintures murales ou encore de teintures, pour ne citer que ceux-là, car il baigne tous les secteurs de la vie sociale et est influencé par différentes coutumes et traditions. L’Afrique n’est pas une et les peuples africains sont divers. Ainsi, l’art de ce continent est riche et varié. Si on se penche sur une définition de l’art d’une manière générale, on apprend qu’il s’agit de la « création d'objets ou de mises en scène spécifiques destinées à produire chez l'homme un état particulier de sensibilité, plus ou moins lié au plaisir esthétique ». La difficulté de l’art est bien sûr de savoir ce que cette réalité recouvre et l’art africain n’échappe pas à ce problème. Ainsi, pendant très longtemps, les objets artistiques africains n’ont pas été considérés par les Européens comme des objets d’art. Cette déconsidération doit bien sûr être reliée au contexte des relations entre le continent Africain et l’Europe d’alors. En effet, le XIXème siècle est le siècle de la colonisation et donc de la domination européenne sur le continent africain et en particulier l’Afrique Subsaharienne. D’objet de curiosité sans valeur à œuvre d’art source d’inspiration essentielle de la peinture moderne, les créations d’Afrique Subsaharienne ont connu une (r)évolution surprenante qui peut paraître paradoxale