L’humanité primitive

677 mots 3 pages
Par-delà la différence des sexes qu’il réconcilie, l’androgyne décrit par Aristophane est aussi une incarnation du temps antédiluvien : il marche, non vers une fin, mais fait la roue, passant à tout instant de l’alpha à l’oméga, en redoublant l’éternel retour. Bifrons, il perçoit simultanément l’antérieur et le postérieur, le passé et l’avenir, dans la plénitude d’un présent et d’une ubiquité sensorielle qui furent ceux de l’âge d’or. Or, la scissiparité et la rectitude actuelles de toute chose ont remplacé leur complémentarité et leur circulation organique : voilà pourquoi l’androgyne mythique et fameux des origines n’est plus, à l’âge de fer, qu’un nom historique et infamant.

Le Banquet de Platon, extraits du discours d’Aristophane

L’humanité primitive

« Or, ce qu’il vous faut commencer par apprendre, c’est quelle est la nature de l’homme et quelle en a été l’évolution ; car autrefois notre nature n’était pas celle que précisément elle est aujourd’hui, mais d’une autre sorte. Premièrement, l’espèce humaine comportait en effet trois genres ; non pas deux comme à présent, mais, en outre du mâle et femelle, il y en avait un troisième, qui participait de ces deux autres ensemble, et dont le nom subsiste de nos jours, bien qu’on ne voie plus la chose elle-même : il existait alors en effet un genre distinct androgyne, qui, pour la forme comme pour le nom, participait des deux autres ensemble, du mâle comme de la femelle ; ce qui en reste à présent, ce n’est qu’une dénomination, tenue pour infamante. Deuxièmement, chacun de ces hommes était, quant à sa forme, une boule d’une seule pièce, avec un dos et des flancs en cercle ; il avait quatre mains et des jambes en nombre égal à celui des mains ; puis, sur un cou tout rond, deux visages absolument pareils entre eux, mais une tête unique pour l’ensemble de ces deux visages, opposés l’un à l’autre ; quatre oreilles ; parties honteuses en double ; et tout le reste comme cet aperçu permet de le conjecturer !

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