L’art est-il moins nécessaire que la science ?
L’un a-t-il plus de valeur que l’autre ?
C’est une question importante car l’art est souvent rangé du côté du superflu, de la « fanfreluche », du luxe alors que la science est considérée comme indispensable, vitale même.
L’art est-il un luxe dont on pourrait se passer et la science un moyen incontournable. Un mot relie ici ces deux concepts à travailler : celui de nécessité. Lequel de ces deux concepts se situe au plus prés de la nécessité ? Lequel est-il le plus humain et le plus proche de notre humanité ? Telle est sans doute la question. Tout dépend peut-être du sens que l’on donne à ces deux termes. Si l’art s’entend au sens du divertissement, de la fuite devant les écrans pourvu qu’ils soient allumés alors la réponse est sans conteste positive : l’art ici devient superflu mais l’art est plus que cela. Il ne se résume pas à la fuite devant les images virtuelles et à l’abrutissement. Il n’est pas que divertissement mais quel est-il et quel est le lien qu’il entretient avec la science ?
Pour répondre à cette question, il est peut-être intéressant - mais non point nécessaire - de réfléchir sur les distinctions à introduire entre les différentes formes d’art. Il y a art et art. Tous ceux qui produisent des travaux qui se prétendent artistiques ne le sont pas. Tous ceux qui se disent artistes ne sont que des illusionnistes. Mais comment faire la différence en ce domaine et qui placer du côté de l’accessoire et qui ranger du côté du nécessaire ?
Cette question est celle que Socrate se pose à la fin du Livre X de la République. Il veut chasser les poètes de la cité car ceux-ci, à l’image d’Homère se sont trompés de fonctions, ils se sont pris pour les instituteurs de la cité.
L’artiste n’est pas un instituteur et ne peux donc à ce titre prétendre gouverner la cité. Pour gouverner, il faut avoir une science au sens « d’épistémè » ,