l'élargissement du monde
La perception du monde reste encore mythologique à la fin du Moyen Age. En Europe, on croit ainsi en l’existence de territoires fabuleux, situés en Orient, par-delà les terres musulmanes (avec qui les Européens espèrent s’allier). La « Reconquista » (reconquête assimilée par l’Eglise à une croisade) de la péninsule ibérique est achevée par Ferdinand d’Aragon et Isabelle de Castille en 1492 (date de la prise de Grenade). Motivés par leur désir d’évangélisation, les Espagnols se tournent ensuite vers les territoires d’outre-mer. Ils sont cependant confrontés aux souverains musulmans d’Afrique du Nord Les routes d’Asie, indispensables pour l’approvisionnement des produits de luxe indiens et chinois, sont dominées par les Ottomans. Ce commerce très rentable est contrôlé, en Occident, par les marchands génois et vénitiens (monopole). La découverte d’une voie maritime par le sud ou par l’ouest permettrait ainsi d’atteindre les territoires asiatiques, en évitant les musulmans et les intermédiaires.De nombreuses innovations, au XVe siècle, font progresser la navigation et facilitent les expéditions maritimes. L’astrolabe est un instrument de navigation permettant de se repérer grâce à la position du Soleil ou des étoiles. Les portulans sont des cartes maritimes indiquant avec précision le tracé des littoraux et l’emplacement des ports (doc. 1, p. 152). La caravelle (navire à voile inventé par les Portugais), permet de mieux traverser les océans que les galères. On redécouvre également la Géographie de Ptolémée (astronome grec qui vécut à Alexandrie au IIe siècle), remettant au jour le fait que la terre est une sphère dont on peut faire le tour. Les Portugais fondent des comptoirs commerciaux (enclaves européennes à l’étranger, souvent de taille réduite et centrée sur un port, qui sert à exporter des matières premières vers l’Europe) sur les côtes africaines et indiennes. Des accords sont établis avec les autorités