L' 'imprimerie, "une révolution tranquille"
A Venise, c’est le Sénat qui protège la nouvelle invention, distribuant des privilèges et des monopoles pour protéger les nouveaux artisans. Mais aux origines, l’imprimerie est définitivement plus une affaire de religion que de politique. La première Bible fut imprimée en 1455, en langue dite vernaculaire, ce qui permit la diffusion beaucoup plus rapide des idées et des savoirs à travers l'Europe.
L’époque des Réformes fut le premier moment de l’histoire de la civilisation occidentale, où l’imprimerie apporta sa «puissance de feu» à une controverse d’essence religieuse et politique. Les grands prédicateurs religieux de l’époque qu’ils soient à Wittenberg, Genève ou Rome, avaient tous compris que l’imprimerie allait apporter au débat religieux, la même aide puissante qu’à la pédagogie ou la littérature.
L’influence de l’imprimerie dans l’histoire de la Réforme et de la Contre Réforme, tient aux trois facteurs suivants:
• tout d’abord l’imprimerie va permettre la diffusion à très grande échelle de la Bible en langue vulgaire, livre important s’il en est, sur lequel les protestants font reposer toute leur conception de la religion chrétienne. En permettant à chacun de posséder le Livre par excellence, la typographie va supprimer le nécessaire biais que représentait le clerc, dans la transmission de la sagesse des écritures.
• ensuite, elle va donner aux premiers réformateurs un outil prodigieux de diffusion à grande échelle et sans altération de leur pensée, moyens dont n’avaient pas bénéficié les