L'etranger d'albert camus
Nous nous situons au début du chapitre IV. Une semaine s’est écoulée depuis l’enterrement de sa mère. Il s’agit de la deuxième rencontre avec Marie Cardona, une « ancienne dactylo » de son bureau qui l’attirait déjà à l’époque mais qu’il avait perdu de vue. Cette scène illustre un motif obsédant dans l’oeuvre de Camus : la sensualité qui constitue une source de bonheur et un antidote contre l’absurde
1) L’érotisme de la scène
a- Un décor érogène :
Au niveau du cadre spatio-temporel, tout est réuni pour favoriser la naissance du désir. D’abord, la scène se déroule un samedi, jour vacant pour Meursault, qui se sent libéré de ses obligations professionnelles (« j’ai bien travaillé toute la semaine ») et donc totalement disponible pour Marie. C’est « l’été » mais « le soleil » n’est pas « trop chaud » comme le note le narrateur car il est assez tard dans l’après-midi. La plage se situe loin du tumulte de la ville, à « quelques kms d’Alger » et les éléments qui la décrivent insistent sur son étroitesse grâce à l’adjectif « resserrée » ; elle est dissimulée entre des « rochers » et des « roseaux », uniquement ouverte sur la mer ce qui lui confère une ambiance intimiste, offrant aux amoureux un refuge idéal.
D’ailleurs, le narrateur ne fait référence à aucune autre présence humaine en dehors de leur couple. De plus, la tiédeur de l’eau sur laquelle Meursault insiste à deux reprises par la répétition de l’adjectif « tiède » connote une sensation agréable, propice à l’alanguissement ainsi que le suggère l’hypallage[1] « paresseuse ». Enfin, La présence de vagues légères favorise les « jeux » érotiques.
b- Marie, une tentation irrésistible
Le désir de posséder Marie s’impose d’emblée et avant même le départ pour la plage. La conjonction de subordination « parce que » désigne en premier lieu la tenue vestimentaire de
Marie comme la cause initiale à l’attirance physique qu’il ressent. Rien pourtant dans les