«Quiconque pense commence toujours par se tromper. L'esprit juste se trompe d'abord tout autant qu'un autre ; son travail propre est de revenir, de ne point s'obstiner, de corriger selon l'objet la première esquisse. Mais il faut une première esquisse ; il faut un contour fermé. L'abstrait est défini par là. Toutes nos erreurs sont des jugements téméraires, et toutes nos vérités, sans exception, sont des erreurs redressées. On comprend que le liseur ne regarde pas à une lettre, et que, par un fort préjugé, il croit toujours l'avoir lue, même quand il n'a pas pu la lire ; et, si elle manque, il n'a pas pu la lire. Descartes disait bien que c'est notre amour de la vérité qui nous trompe principalement, par cette précipitation, par cet élan, par ce mépris des détails, qui est la grandeur même. Cette vue est elle-même généreuse; elle va à pardonner l'erreur; et il est vrai qu'à considérer les choses humainement, toute erreur est belle. Selon mon opinion, un sot n'est point tant un homme qui se trompe qu'un homme qui répète des vérités, sans s'être trompé d'abord comme ont fait ceux qui les ont trouvées. » Alain.
1)Dégagez l'idée directrice de ce texte et les différents moments de l'analyse
2)Expliquez :
"Quiconque pense commence toujours par se tromper" ligne 1
"Il est vrai qu'à considérer les choses humainement toute erreur est belle" ligne 12
3)On pense en lisant ce texte à l'expression : "l'erreur est humaine". Dans quel sens est elle prise ordinairement ? Cherchez et expliquez un exemple personnel d'une idée que vous n'avez pas bien comprise qu'aprèsavoir fait une erreur.