L'eloge des mains dans le recueil des Mains Libres
Le motif de la main, est un élément au cœur du recueil des Mains Libres. Tout d’abord, rappelons que cette œuvre surréaliste a été réalisée à quatre mains par Man Ray et Paul Eluard. Il semblerait que ce thème renvoie à la collaboration des deux artistes. Le motif de la main est quasiment omniprésent tout au long du recueil en effet, 42 dessins et /ou poèmes sur 54 représentent la main de manière évidente, visible (gros plan…) mais parfois plus discrètement (partiellement). Le titre de l’œuvre est donc composé du mot « mains » mais également de l’adjectif « libres ». La liberté est un thème très important pour les artistes surréalistes qui ne peuvent concevoir la création en dehors de la liberté. «Automatisme psychique pur» selon André Breton, dépourvu de toute contrainte.
Le thème récurrent des mains reviendrait à faire un éloge de ces dernières mais pourquoi ? Nous verrons dans un premier temps la manière dont les artistes ont représenté ces mains et la symbolique qu’elles peuvent avoir.
La main organe du geste créateur qui traduit la pensée en mot ou en images, la main extension vivante et nerveuse du cerveau, la main comme symbole de collaboration et de création entre deux hommes, les mains libres qui s’émancipent des contraintes…
Les mains sont souvent représentées comme un moyen de prendre possession de quelqu’un ou de quelque chose. Parfois le geste engendré par la main peut supposer un besoin de protection ou alors une envie de posséder comme par exemple dans l’ensemble : Le désir (p20). Dans le poème « L’attente » la main ne saisit rien et c’est justement une frustration (l’action se définit par l’absence) : « Je n’ai jamais tenu sa tête dans mes mains ». Dans « brosse à cheveux » la main saisit le pinceau et permet d’effacer de modifier d’un geste le visage d’une femme. En ce sens la main à le pouvoir de transformer l’image, le peintre corrige une image imparfaite. D’autre part, de « belles mains