Les questions d'éducation, qu'elles concernent les garçons ou les filles, suscitent depuis quatre siècles d'éternelles contradictions et de perpétuels débats.
Faut-il se comporter de telle manière ? De telle autre ? Les réponses diffèrent selon les sexes, selon les cultures et même selon les époques. Une question émerge pourtant : « en quoi l'éducation des filles est-elle un moyen fiable de conduire le monde vers le progrès ? Une telle question soulève le problème du rapport entre la formation des filles et la qualité de l’évolution des sociétés. C’est pourquoi cette étude s’intéressera tout d'abord aux nuisances occasionnées au monde et aux femmes en général par un déficit éducatif. Puis elle tendra à démontrer qu'une politique sérieuse et efficace dans ce domaine ne peut apporter que des bienfaits.

L'absence d'éducation engendre souvent des situations dont la société et les femmes elles-mêmes sont les principales victimes. En effet, une femme mal éduquée sera souvent incapable d'inculquer quoi que ce soit à son entourage.
Ainsi, dans son Traité de l'éducation des filles, Fénelon, auteur de XVIIe siècle, souligne déjà les dégâts que peut causer une femme dont les mœurs ont été perverties par la négligence de son entourage. C'est en l'occurrence la situation que rencontre Nana, héroïne principale du roman éponyme de Zola, qui devient prostituée parce qu'on ne lui a pas appris à gagner sa vie en travaillant de ses mains. L'exemple de sa mère, un peu stupide et très alcoolique, a visiblement eu des effets pervers sur elle. Cet état de fait, purement romanesque, se retrouve bien entendu dans la vie réelle ; en Afrique, beaucoup d'enfants ne vont pas à l'école parce que personne ne les encourage à s'y rendre. Livrés à eux-mêmes, ils subissent l'absence d'une influence positive, et ils se bâtissent un avenir bien terne, ce qui tend à prouver que si les mères manquent de savoir et de savoir faire, toute la société