L Economiste
Le ciblage généralisé.
Révision de la structure des prix des produits subventionnés.
Des commissions locales pour les listes des bénéficiaires.
Chaque année, la réforme de la compensation remonte à la surface, avec de multiples annonces d’échéances. Et vite oubliée tellement le dossier est sensible. Cette fois-ci, le sujet a été abordé le jeudi 3 décembre par le ministre des Finances lors de la discussion du budget en commission au niveau de la Chambre des conseillers.
Pour Salaheddine Mezouar, la réflexion a mûri et 2010 sera l’année de la réforme. Les dysfonctionnements du système en vigueur sont de notoriété publique: ce sont les riches qui bénéficient le plus des subventions des produits (43%) alors que les pauvres n’en profitent qu’à hauteur de 9%.
Pour corriger ce genre d’aberration, l’Etat mise sur le ciblage des populations nécessiteuses. Ciblage qui a d’ailleurs démarré à titre expérimental. Il sera généralisé par la suite. Le ministre des Finances profite de l’occasion pour recadrer le système: «Si nous généralisons le ciblage, la vérité des prix sera progressivement appliquée».
Reste l’épineux problème de la définition des bénéficiaires de ces programmes d’aides. Le gouvernement compte s’appuyer sur les mécanismes du Ramed (couverture médicale pour les indigents). Ainsi, il se basera sur un système de notation qui prend en compte les critères de revenu de la famille, le lieu de résidence, son patrimoine et ses conditions économiques et sociales. C’est une commission locale et provinciale qui arrêtera la liste des personnes éligibles aux aides directes.
Déjà le dispositif fonctionne, a rappelé Mezouar. Ainsi, le gouvernement a consacré 950 millions de DH pour le programme Tayssir qui consiste à accorder une somme d’argent à la famille pour scolariser ses enfants. Cette bourse sera accordée à 280.000 bénéficiaires en 2010 contre 80.000 cette année.
A cela s’ajoute le Ramed. Le gouvernement compte