L 'académisme
L'avènement du Second Empire (1852-70) devait marquer une rupture dans l'histoire artistique du XIXème siècle en France, entre d'un côté un art officiel, et de l'autre un art indépendant.
La politique culturelle de l'Empire encense un art académique affadi (le style "pompier") représenté par Meissonnier, Cabanel et Bouguereau, comblés d'honneurs par le régime et à la tête de l'Académie des Beaux-Arts, et dénigre un art réaliste, souvent miséreux, que vont illustrer Courbet, Millet, Daubigny, Rousseau..
Cette rupture se manifestera sur de multiples plans :
- politique : la plupart des peintres réalistes ou naturalistes sont républicains et opposants au Coup d'Etat de Napoléon III.
- esthétique : ils détestent les "grandes machines" historiques ou mythologiques des peintres académiques, et souhaitent exprimer les beautés simples de la nature, la vie de leurs contemporains les plus humbles.
- sociologique : les nouveaux venus sont issus de milieux populaires et ne sont plus liés à l'aristocratie au pouvoir
- géographique : ils sont en quête de sites préservés de la révolution industrielle (Barbizon, Normandie)
Le calvaire de la Côte de Grâce,
Honfleur
Camille COROT, 1829-30
Metropolitan Museum of Art, NY
Cette politique n'empêchera pas la tardive renommée de Corot (1796-1875) de croître jusqu'à le faire connaître du grand public de son vivant. Corot, qui termine son oeuvre quand les impressionnistes arrivent en scène, est déjà un peintre moderne et fait figure de précurseur des impressionnistes.
Il excelle dans les paysages peints sur le motif, et ses portraits ne leur cèdent en rien tant ils dégagent d'expressivité. Les impressionnistes et bien d'autres après eux en feront une source d'inspiration, et