L'évolution du franc entre 1919 et 1926
1919-1924 : Inflation sous le Bloc national
La France fait partie des pays vainqueurs de la Guerre, mais elle est loin d’en sortir indemne. Rien que le bilan humain est affligeant : 1 300 000 morts, et 600 000 mutilés à qui il faudra verser des pensions. A cela vient s’ajouter les dommages matériels estimés entre 20 et 130 milliards de franc-or. Le pire pour l’économie française est peut-être la volatilisation d’une partie du portefeuille des valeurs étrangères. La Russie dont les créances sont irrécupérables devait 11 milliards de francs à la France. Les Français qui pensent que la reprise de la croissance sera rapide doivent faire face à deux grosses surprises.
La première est que la monnaie qu’ils pensaient solide et stable malgré une inflation constante mais faible, commence à basculer. Durant la Guerre, la France avait l’appui soutenu des Trésoreries anglaise et américaine et la monnaie ne tenait que grâce aux accords interalliés. Le 13 mars 1919, les Anglais arrêtent de soutenir le franc, les Américains suivront quatre mois plus tard. La dégringolade commence. Alors qu’en mars 1919 1 livre équivalait à 28 francs, en décembre de la même année elle en valait 41. La population pense à tort que les devises montent sans s’apercevoir que c’est le franc qui se dévalue. Le peuple français annonce : « l’Allemagne paiera ». En effet, de lourdes indemnités vont être réclamées par Clemenceau, à la signature du traité de Versailles. Les indemnités finalement fixées se trouvent être de 132 milliards de marks-or que l’Allemagne se retrouve seule à payer car considérée comme seule responsable des dégâts provoqués en France et en Belgique, principaux pays touchés. Le début des paiements est prévu en 1920 laissant ainsi un délai de reprise à la croissance allemande. Les Français croient dur comme fer à la réussite de ce traité et engagent des dépenses colossales pour permettre la reprise de la croissance aggravant la dette publique.
La seconde surprise