Meursault et l’absurde
Le livre l’Étranger d’Albert Camus a été écrit dans la période existentialiste, un mouvement fondé par Jean-Paul Sartre, qui affirme la priorité de l’existence par rapport à l’essence. Ce livre, en revanche, est axé sur la philosophie de l’absurde de Camus. Cette philosophie qui confronte l’irrationnel avec le désir éperdu de clarté est un thème grandement exploité dans le roman dont il est question, spécialement lors de la caractérisation psychologique du personnage de Meursault, qui semble davantage guidé par son instinct physique que son instinct mental, et aussi à travers son comportement face à différentes situations.
La caractérisation du personnage de Meursault appuie la philosophie de l’absurde puisque le fait qu’il priorise ses besoins matériels et physiques à ses besoins émotionnels et ses sentiments reflète l’indifférence qu’il porte à la vie, à son sens et aux êtres humains autour de lui. Tout au long du roman, Meursault fait référence à son inconfort par rapport à la chaleur ambiante. Il répète sans cesse qu’il a chaud, qu’il a faim, qu’il est fatigué, etc. Ces plaintes constantes physiques substituent les émotions qui le parcourent et rendent son comportement différent, anormal et du coup, absurde. « La brûlure du soleil gagnait mes joues et j'ai senti des gouttes de sueur s'amasser dans mes sourcils. C'était le même soleil que le jour où j'avais enterré maman et, comme alors, le front surtout me faisait mal et toutes ses veines battaient ensemble sous la peau. » Dans cet extrait, Meursault fait référence au jour de l’enterrement de sa mère. Au lieu de parler de la tristesse qu’il aurait pu éprouver à ce moment, il ne mentionne que la douleur qu’il éprouvait au front. Cette attitude étrange fait allusion à l’absurdité du fait que Meursault semble ne ressentir aucune émotion par rapport à ce tragique événement. Pourtant, celui-ci n’est que contrôlé par son désir de ne pas se conformer aux conventions sociales, le portant ainsi