Meursault, le personnage principal de ce roman, est incompris, est comme un étranger, principalement à cause de ses réponses et de ses réactions, inattendues, inexplicables, incompréhensibles. Deux exemples flagrants de l'étrangeté du personnage sont sa vision du mariage et sa conception de l'amour. Tout d'abord, lorsque Marie le demande en mariage, Meursault reste inexpressif et répond froidement « que cela [lui] était égal et qu'[ils] pourr[aient] le faire si elle le voulait ». Meursault n'attache aucune importance à la valeur du mariage, trouve que c'est un événement anodin, « d'ailleurs c'était elle qui le demandait et moi [Meursault] je me contentais de dire oui ». À noter, dans la citation ci-dessus, le vocabulaire: Meursault utilise le verbe se contenter, comme si répondre oui à une demande en mariage n'impliquait rien de sérieux. La preuve, lorsque Marie lui fait observer que le mariage est une chose « grave », il répond tout simplement « non ». Ensuite, Meursault a une très étrange conception de l'amour. Lorsque Marie l'interroge sur l'amour qu'il lui porte, voici sa réponse: « j'ai répondu comme je l'avais déjà fait une fois, que cela ne signifiait rien mais que sans doute je ne l'aimais pas. » Meursault n'a visiblement aucune idée précise de ces sentiments, comme s'il ne savait pas, ne comprenait pas ce qu'est l'amour et ne s'en inquiétait guère. Dans la citation qui suit, à noter les adverbes, révélateurs de la nonchalance de Meursault par rapport au sentiment amoureux: « elle voulait simplement savoir si j'aurais accepté la même proposition venant d'une autre femme, à qui je serais attaché de la même façon. J'ai dit: "Naturellement." » Naturellement qu'il aurait accepté puisqu'il n'aime ni plus elle qu'une autre et que se marier n'implique ni engagement ni amour pour lui... Il ne comprend même pas ou du moins ne conçoit pas l'amour d'une manière commune à tous. Pour toutes ces raison, Meursault est un étranger même chez lui, même face à sa future