L'éducation de base pour tous
Oxfam propose un accord pour un meilleur financement de l'éducation
Par Kevin Watkins*
"L'éducation," a écrit Julius Nyerere, "n'est pas un moyen d'échapper à la pauvreté, mais de la combattre." Ces mots de l'ancien président de Tanzanie valent pour toute une génération de dirigeants africains d'après l'indépendance, pour qui l'éducation était la clé du développement humain, de la démocratie et de la prospérité. Quatre décennies plus tard, alors que les gouvernements préparent le "Forum mondial de l'éducation pour tous" qui se tiendra à Dakar (Sénégal) à la fin du mois d'avril, le manque d'éducation menace de cantonner l'Afrique à la marginalité et à un avenir de plus en plus pauvre.
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Une école tanzanienne : l'éducation primaire universelle en Afrique implique la réduction des dépenses militaires et du service de la dette.
Photo : ONU Afrique Relance / Betty Press
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La conférence examinera les progrès réalisés depuis la dernière Conférence mondiale pour l'éducation pour tous qui s'est tenue en Thaïlande en 1990, et au cours de laquelle plus de 155 gouvernements se sont engagés à ce que tous les peuples aient accès à une éducation primaire de qualité d'ici 2000. Plus de la moitié des femmes et un tiers des hommes vivant en Afrique subsaharienne sont analphabètes et leur nombre va en s'accroissant. Plus de 40 millions d'enfants en âge de scolarisation -- près de la moitié de cette tranche d'âge -- ne vont pas à l'école. Des millions d'entre eux quittent l'école avant d'avoir acquis des bases. Dans la majeure partie de la région, l'infrastructure éducative de base est en mauvais état et constitue un environnement éducatif de piètre qualité qui donne de mauvais résultats et le taux de passage au secondaire et à l'enseignement supérieur le plus bas des pays en développement.
Lors du sommet des Nations Unies pour le développement social de Copenhague en