Théodose fut un empereur chrétien, mais baptisé tardivement, en 380, après une maladie qui pourrait avoir influencé profondément ses sentiments. Toutefois, dès 379, tout annonce les égards qu'il allait accorder à l'Église. En 380, l'édit de Thessalonique déclare que « tous nos peuples doivent se rallier » à la foi chrétienne. D'admis, le christianisme devint officiel. En même temps, l'empereur prit position dans les dissensions entre chrétiens, l'édit précisant qu'il s'agissait du christianisme catholique, foi professée par « le pontife Damase et l'évêque Pierre d'Alexandrie », les autres étant des hérétiques que Dieu devait châtier. Ces hérétiques ne manquaient pas : à Constantinople se rencontraient ariens, anoméens, pneumatomaques. Théodose se hâta d'expulser l'évêque arien, Demophilos (?-386), au profit de Grégoire de Nazianze, qui avait tonné contre les hérétiques. Il fit déporter Eunomius (vers 320-vers 392), champion des anoméens. La secte des novatiens échappa à ses foudres. Un nouvel édit (381) compléta le précédent, en insistant sur la foi définie par le concile de Nicée et en précisant les modalités de lutte contre les hérétiques, qui devaient être expulsés des villes. Enfin, une série de conciles furent réunis, en grande partie à l'initiative de l'empereur. Le concile de Constantinople (381), qui comprit surtout des évêques orientaux, intronisa Grégoire de Nazianze en qualité d'évêque de Constantinople, et, malgré un certain désordre qui présidait à sa composition et à son organisation, prit des décisions en matière de foi et d'administration ecclésiastique. L'hérésie macédonienne fut condamnée. La hiérarchie des évêques et des territoires ecclésiastiques se précisa : l'évêque du chef-lieu du diocèse devait avoir la prééminence. Celui de Constantinople se plaçait immédiatement après celui de Rome. La conférence de 383 réunissant les chefs des diverses confessions se limita à une condamnation d'hérésies. Les dispositions civiles suivirent les vœux