L'écoute
Monique Désy Proulx
Étudiante diplômée du Programme court de 2e cycle en pédagogie musicale
Université du Québec à Montréal
Résumé
La musique est un langage que tous les humains peuvent parler, à la condition d’en apprendre les différents codes. En cela, elle exige et développe l’écoute, concept défini comme une ouverture à soi, à l’autre, à l’univers en vibrations, aux sons. Les sons appartiennent au temps, qui est le monde du mouvement, le monde des successions. Par l’écoute, la conscience donne un sens à ce mouvement. Elle transforme les sons en musique. L’écoute est donc un acte de création, ce qui marque la dimension spirituelle de l’humain. Mais comment reconnaître sa présence ? Comment guider son développement ? La présente étude s’inspire des travaux de François Delalande (L’enfant, du sonore au musical, 1982; La musique est un jeu d’enfant, 1984) et s’appuie sur une approche phénoménologique afin d’observer de façon concrète cette dimension spirituelle de la musique et son développement par l’écoute. La recherche comprend deux expériences : a) auprès d’adultes qui jouent du violoncelle en groupe et b) auprès d’enfants qui découvrent l’accordéon. Les résultats font état d’échanges, de découvertes, de modifications comportementales liées aux questions à l’étude. La conclusion souligne le besoin de revaloriser les fondements de la musique.
Problématique
Notre époque est marquée par l’émergence d’une liberté qui donne parfois le vertige. En effet, la question du sens de la vie se pose de façon particulièrement crue une fois qu’on a écarté les arguments d’autorité ayant fait la force des grandes religions, en particulier des monothéismes, ces doctrines qui portent en elles l’idée de la transcendance, d’un au-delà, d’un ailleurs hors du monde. Toutefois, notre pensée est imprégnée de science et de logique et plusieurs rebutent à concevoir qu’une réalité autre que le monde transcenderait celui-ci