L'école, victime d'une maladie chronique
Les Dossiers du CNI
C E N T R E N A T I O N A L D E S I N D É P E N D A N T S E T P A Y S A N S
Jérôme VADECARD
Mars 2004
Jérôme VADECARD
Maire de Mesnil-Follemprise
Président de la Fédération Seine-Maritime
Docteur en chimie
Tous les ans, 100 000 jeunes sortent de l’école sans formation ni diplôme et deviennent marginalisés; 1/4 à 1/5è des enfants entrant en 6ème ne savent pas lire et les trois quarts des enfants ne sont pas capables de suivre des études secondaires, alors que 80% d’une classe d’âge doit obtenir le Bac. Système aberrant qui aboutit à la frustration des jeunes générations, tandis que, par volonté idéologique, l’enseignement professionnel est relégué dans l’ombre et que l’économie ne trouve pas les compétences dont elle aurait besoin.
Originellement, l’école est un temps d’étude, pendant lequel l’enfant entre en possession d’un trésor humain légué par les générations précédentes. Un temps où l’on s’arme pour la vie. L’école a-t-elle toujours répondu à cette définition ? Y répond-elle encore ?
Sous l’Ancien Régime, l’école répond à sa vocation d’enracinement dans une civilisation chrétienne; assurée par l’Eglise, au nom de la charité, l’enseignement transmettait une Foi et un savoir lié à cette
Foi. A la fin du XVIIè, naîtront les écoles chrétiennes qui subiront l’assaut de la philosophie des "Lumières" qui, souhaitant lutter contre
"l’obscurantisme", prônera la séparation de l’école et de l’Eglise ainsi que l’attribution à l’Etat du rôle d’éducateur.
A partir de la Révolution une fracture apparaît : si l’école transmet vraiment un savoir, celui-ci est désormais au service de l’Etat qui s’arroge une souveraineté en matière d’instruction. L’école dépend de l’état qui dispense un savoir coupé de ses racines religieuses. L’Etat s’attribue un pouvoir sur les consciences et impose aux jeunes consciences sa morale et son idéologie. Cette rupture avec la tradition s’amplifiera au