L'ère du vide
* La société ancienne et son évolution intrinsèquement liée à la montée de la démocratie.
Gilles Lipovetsky tente lui aussi d’analyser les comportements des individus dans le monde contemporain et parvient à démontrer qu’un nouveau stade historique de l’individualisme semble avoir été atteint. Le nouvel âge démocratique, où la volonté initiale est bien de faire participer le peuple, se traduit d’ailleurs par un paradoxe puisqu’on observe actuellement un désintérêt de la collectivité que Gilles Lipovetsky met en relation avec une réduction certaine de la violence. Ce sont désormais les institutions qui doivent s’adapter aux intérêts particuliers : pour que le contrat social paraisse légitime à l’individu, celui-ci entend que des négociations s’élaborent à son avantage. Le politique lui-même va se personnaliser : ainsi, il va progressivement mettre en scène sa santé, sa famille, ou encore sa jeunesse. A l’échelle nationale, les démocraties vont peu à peu jouer la carte des décentralisations : l’Etat se désengage au profit des initiatives locales et régionales, ce qui va permettre non seulement de réduire les rigidités démocratiques mais aussi la promotion d’une démocratie dite « du contact ». Cette tendance à l’autogestion va faire de chacun un sujet de politique autonome ; l’individualisme va ainsi se substituer au collectivisme.
* Les caractéristiques de la société contemporaine.
Gilles Lipovetsky défini la société post-industrielle comme étant une « imposture de la satisfaction ». En effet, à l’essor des services s’ajoute le monde de l’hyperconsommation qui tâche de séduire par le jeu des apparences. Le self-service, la prolifération de l’information, ainsi que la diversification et la multiplication des biens de consommation vont faire de l’individu d’aujourd’hui un être « flexible » qui va pouvoir prétendre être à l’origine de ses choix à travers les combinés, les