L'objectivité
Dans son ouvrage, le rôle social de l’historien : De la chaire au prétoire, Dumoulin introduit les nouveaux rôles que l’historien est appelle à combler. L’un de ceux-ci est d’être le témoin expert lors d’un procès. Il s’agit là d’un premier déchirement dans la question de l’objectivité. Comment l’être lorsqu’on sert de témoin expert à une cause ou un individu. Comment être sûr que l’historien n’a pas de préférence envers un témoin et qu’il n’utilisera par l’histoire à son avantage? Comme on le voit, ce rôle est nouveau et il faut définir les limites et les apports de ce témoin «historique». Toutefois que doit faire l’histoire? « L’histoire à pour devoir de démythifier, et en cela les travaux historiques apportent leur pierre au débat civique et constituent une nécessité. Relever ce qui était caché, dévoiler les traîtres masqués, stigmatiser la tromperie, ainsi se déclinerait le rôle social de l’historien » (Dumoulin, p.43). Cependant, est-ce vraiment le rôle de l’historien? « Comme la justice n’est pas habileté à établir la vérité historique (…), je crois préférable pour mes deux camarades que les litiges du passé soient examinés par les historiens qui seuls sont habiletés à rechercher la vérité par leur formation, leur compétence, et dont les conclusions sont, à mes yeux, les seules valables pour la postérité » (Dumoulin, p. 46). Histoire et procès ne font pas bon ménage. Le risque d’une telle déclaration est d’enfermer l’histoire dans la cage que représente la justice. Il est clair que l’historien a un rôle à jouer et que dans certains cas, comme au Canada dans le cas des litiges entre les Amérindiens et le gouvernement, l’interprétation historique des traités peut être très utile. Cependant, l’histoire ne peut pas être emprisonnée dans la loi, car elle se veut évolutive et