L'integration des immigres
Cette mesure a scandalisé beaucoup de monde, car elle suggérait que l’immigré devenait un danger pour l’identité nationale – si celle-ci existait – et que l’intégration devait être contrainte. Terme polysémique, l’intégration peut désigner l’acceptation par des individus considérés, ou qui se considèrent, extérieurs à une communauté, des normes et valeurs de cette dernière. Elle peut aussi signifier la possibilité offerte aux immigrés, et à leur descendance, de bénéficier des mêmes avantages économiques et sociaux que les autres ressortissants. S’adresse-t-elle uniquement aux étrangers ? Aux immigrés ? Aux Français issus de l’immigration ?
Le débat est facilement empoisonné par la mauvaise foi de certains participants. En premier lieu, il existe bien un pays d’accueil, que des populations décident de rejoindre, et ceci alors que la sédimentation des cultures et du vécu collectif a formé une sorte de socle commun qu’il faut intégrer. C’est précisément les effets positifs de ce socle que les immigrés recherchent : le développement économique soutenu par un modèle social et un type de régime politique qui tend vers plus d’égalité et de liberté. De fait, on immigre plus volontairement vers la France que vers l’Arabie saoudite.
L’intégration dépend de la capacité d’une société à absorber des populations se caractérisant – généralement – par un faible niveau de capital social, dont le flux ne se tarira pas. L’espace unifié de Schengen impose que la régulation des flux migratoires soit partagée. Les clauses du Pacte européen décidé récemment laissent en fait une grande liberté aux nations