L'ingérence (de la france) au mali
Le 11 janvier 2013, l’armée française est intervenue au Mali à la suite de mouvements, vers Bamako, de groupes armés islamistes. Depuis des mois, ces derniers tiennent tout le nord du Mali et seraient sur le point d’occuper l’ensemble du pays. D'abord dubitatif, le président François Hollande promet un soutien logistique avant de se résigner à envoyer des troupes sur le terrain et prendre le contrôle de la situation. Personne ne peut nier que ces groupes soient composés de terroristes qui, sous prétexte de convictions « religieuses », battent toute personne dont le comportement ne leur plaît pas, coupent les mains des voleurs, exécutent femmes et enfants au nom d’Allah… Pour autant, de la même façon qu’au moment de l’intervention militaire contre Kadhafi en Libye, il est insupportable de se retrouver sommé de soutenir une intervention militaire déployée par ceux qui sont largement responsables de la gravité de la situation. Mais quels sont les vrais objectifs de cette guerre : « détruire les terroristes » comme l’a suggéré le président français ? Stabiliser la situation ? Garder une main mise sur le pays ?
La zone sahélienne est depuis quelques temps le terrain d’action de mouvements criminels, de groupes islamistes radicaux (AQMI, Ançar Dine, Mujao), et de groupes nomades touaregs qui créent une cassure au Mali (notons que ceux-ci ont créé des alliances temporaires entre eux pour augmenter leur puissance) . De fait, les pressions s’accroissent sur les frontières, et le 17 février 2012, les membres de la CEDEAO affirment gravement la déliquescence de la souveraineté du Mali dans le nord de son territoire. Dès lors, de véritables systèmes de conflits se sont installés dans toute l’Afrique de l’Ouest. Ce phénomène intervient dans un contexte où les états africains sont affaiblis, voire en cours d’effondrement, en particulier à cause de leur incapacité à assurer le développement. Les projets nationaux progressistes sont brisés à coup de