L'inconscient
A l’époque des institutions asilaires, ce que l’on a appelé « le grand enfermement », quantité de gens problématiques pour la société, sur un plan moral, étaient enfermés dans ces structures pour y recevoir un « traitement de l’âme », ancêtre d’une psychothérapie mais alors teintée de religiosité puisqu’il était établi que ces personnes (on enfermait au même titre les fous, les voleurs, les prostituées, les handicapés) avaient subi un dérèglement moral et qu’il fallait les ramener dans le droit chemin.
En fait de réalité, ils étaient tout bonnement attachés avec des chaînes dans des lieux qui ressemblaient plus à des prisons qu’à des lieux de soin. Les fous étaient amenés par centaines, sur des bateaux, des nefs, dans ces asiles. Leurs productions délirantes et leurs plaintes étaient considérées comme tout à fait inintéressantes et on s’attelait à les museler et les faire rentrer dans le droit chemin.
Il fallut attendre 1792 et le premier médecin aliéniste français, Pinel (1745-1826), pour que ces fous soient retirés à leur misère et qu’on leur attribue un peu d’humanité. Dès lors, la médecine aliéniste (au sens d’être aliéné, soit étymologiquement, « autre à soi-même ») prit le soin, de plus en plus concrètement de soigner ces personnes. La notion d’inconscient fut employée progressivement mais servait encore de fourre-tout lorsque l’on ne savait pas ce que signifiait les dires du patient. Il faut rappeler qu’à cette époque, entre 1792 et 1895, la médecine à spécialisation psychiatrique en était encore à ses balbutiements.
A cette époque, un jeune neurologue, viennois, Sigmund Freud