L'immigration en espagne
Depuis les années 1980, l'Espagne est passée d'une terre d'émigration à une terre d'immigration. Elle occupe aujourd'hui la première place en tant que pays d'accueil dans l'espace européen. Sa situation géographique fait d'elle une destination de transit pour les immigrés clandestins venant essentiellement du Maroc et de l'Afrique subsaharienne. Jusqu'à présent, l'Espagne était plutôt favorable à cet afflux en procédant à des régularisations massives (environ 700 000 personnes entre février et mai 2005). Mais ce phénomène ne cesse de s'amplifier et soulève de multiples problèmes.
La population de l'Espagne a doublé au cours du XXe siècle, en raison de l'essor démographique spectaculaire dans les années 60 et au début des 70's. Ensuite, le taux de natalité a plongé dans les 80's et la population de l'Espagne est devenu au point mort, sa démographie montrant l'un des plus faibles taux de fécondité.
Le détroit de Gibraltar est la première porte d'entrée pour les immigrants, mais depuis un accord conclu avec le Maroc sur la coopération policière, ce passage fait l'objet d'une étroite surveillance. Ainsi, une fois que le départ pour l'Europe est décidé, le sort réservé aux immigrants clandestins est loin des espérances attendues. Le renforcement des contrôles aux frontières piège ces clandestins qui ne peuvent plus retourner en arrière, et qui se retrouvent dans les pays de transit. Nombreux sont les témoignages d'immigrants désespérés qui ne veulent pas renoncer à leur objectif.
Aussi, bon nombre de candidats à l'exil optent pour les Canaries, car il est plus facile d'atteindre ces îles en raison d'un espace maritime plus ardu à contrôler. En effet, il n'est pas évident pour les forces de sécurité d'intercepter les bateaux clandestins car il est impossible de les arrêter dans les eaux internationales.
L'Espagne se trouve confrontée à un dilemme. Cette immigration clandestine est utile car elle fournit une main-d’œuvre nécessaire