L'idée d'inconscient exclut-elle l'idée de liberté ?
1) Inconscient et déterminisme psychique.
La liberté implique qu'il existe des effets sans cause, à savoir les actes libres. Le principe de déterminisme, lui, stipule que tout effet a une cause. Les deux idées s'excluent.
Or, justement, alors qu'il introduit la notion d'inconscient, Freud introduit aussi le principe d'un déterminisme psychique, déterminisme qui n'est pas accessible à la conscience claire. Non seulement je suis déterminé mais j'ignore ce qui me détermine. Tout se passe à mon insu. Une grande partie de notre vie nous échappe et la conscience est par rapport à l'inconscient comme la partie visible de l'iceberg. La plus grande partie de ce qui se passe en nous nous échappe et nous agit sans que nous le sachions. " Le moi n'est pas maître dans sa propre maison " écrit Freud, ce qui est bien une façon d'affirmer que nous ne sommes pas libres.
Freud affirme que le hasard psychique n'existe pas. Lapsus, oublis, rêves peuvent s'expliquer par les désirs inconscients qui en sont les causes. Mais dire que tout est déterminé, c'est dire que, pas plus que le hasard, la liberté n'existe : " Vous avez en vous l'illusion d'une liberté psychique et vous ne pouvez pas y renoncer. Je suis désolé d'être sur ce point en totale contradiction avec vous. "
Le déterminisme mental s'exprime jusque dans la méthode des "associations libres "; qui n'ont de libres que le nom. Si tel symptôme m'évoque tel mot, telle situation, qui me permettront de découvrir le traumatisme psychique, cause du symptôme en question, voilà qui ne relève nullement du hasard. Le déterminisme mental est pour Freud un déterminisme absolu. L'inconscient existe, dit Freud, " chez l'homme sain comme chez le malade", ce qui veut dire qu'il n'y a pas que chez le névrosé que la liberté est empêchée mais aussi chez l'homme sain.
On peut, à ce propos, évoquer le processus de rationalisation, par exemple dans la suggestion post-hypnotique. Sous hypnose, le