L'idée d'inconscient exclut-elle l'idée de liberté ?
Il nous arrive souvent de commettre des lapsus. Nous nous souvenons parfois de rêves dont le sens nous échappe complètement. Une pensée nous traverse l’esprit que nous n’avons jamais sollicité. Tous ces actes se hissent au niveau de la conscience mais la conscience ne parvient pas à les expliquer. Si on postule que ces actes ont un sens caché, qu’ils plongent leur origine dans l’inconscient, on remet en cause la toute puissance de la conscience, sa souveraineté, et par là même la liberté du sujet.
Nous continuons néanmoins à faire des choix en toute lucidité, en toute conscience.
Autrement dit, l’idée d’inconscient ne remet pas totalement en cause notre capacité à faire des choix délibérément. Ainsi, l’idée d’inconscient, si elle n’exclut pas purement et simplement l’idée de liberté, ne nous conduit-elle pas cependant à redéfinir l’idée de liberté ? L’enjeu du sujet est de savoir si la liberté dont nous croyons faire l’expérience quand nous choisissons A plutôt que B n’est qu’une illusion.
Nous montrerons dans une première partie que l’idée d’inconscient remet en cause une certaine idée de la liberté comme souveraineté absolue de la conscience sur le sujet. Nous verrons dans une deuxième partie que l’idée d’inconscient permet en fait au sujet de reconquérir sa liberté parce qu’elle oblige le sujet à plonger dans les racines du moi.
Finalement, nous montrerons que l’idée d’inconscient, au lieu d’exclure l’idée de liberté, permet de mieux la définir, autrement dit de mieux comprendre le sujet.
I.L’idée d’inconscient exclut l’idée de liberté si par liberté on entend l’autorité absolue qu’a le moi sur lui-même :
1.L’idée d’inconscient telle qu’elle est formulée par Freud remet en cause unecertaine idée de la liberté, celle d’une conscience toute puissante→ Freud montreque les données de la conscience sont lacunaires ;
2.Si on ne retrouve pas une telle idée chez Descartes,