L'hysterie : le cas d'anna o
Lorsque S. FREUD rencontre Joseph BREUER en 1880, ce dernier jouit déjà d'une excellente réputation à Vienne. Son nom est attaché à la découverte du réflexe d'Hering-Breuer, aux travaux sur les fonctions des canaux semi-circulaires et à l'école de Helmhotz dont il était un fervent adepte. Installé en cabinet privé dès 1871, sa clientèle est florissante et, contrairement à FREUD, il ne connaît pas de problèmes d'argent. FREUD, quant à lui, est en passe de devenir médecin et se passionne pour la neurologie
En Novembre 1882, BREUER lui raconte l'extraordinaire histoire du traitement d'une jeune fille, Anna O. (Bertha PAPPENHEIM) qui vient d'être hospitalisée au sanatorium de Bellevue à Kreuzinglen (Suisse)
LE CAS ANNA O.
En décembre 1880, J. BREUER est appelé au chevet d'Anna O. Le tableau clinique est complexe : toux nerveuse, strabisme convergent, abasie, parésie des muscles antérieurs du cou, contracture et anesthésie du bras droit et de la jambe droite, aphasie. L'humeur est instable et les troubles s'aggravent au cours de la journée. Deux états de conscience alternent. Dans l'un, lorsqu'elle est "relativement normale", elle est triste et anxieuse. Dans l'autre, elle hallucine, vocifère et dans la mesure ou sa paralysie le permet, jette divers objets à la tête de ses visiteurs. Enfin, elle s'exprime dans un jargon emprunté à 4 ou cinq langues.
Pourtant, BREUER n'est pas sans distinguer les "belles qualités mentales" de sa patiente : elle a une grande imagination tempérée par un sens critique acéré, est énergique, opiniâtre, et persévérante
Avant la maladie, comme toutes les jeunes filles de son milieu, vivait une existence monotone avec comme horizon un mariage de raison. Elle se réfugiait dans des rêveries qu'elle appelait son "théâtre privé" sans que nul ne soupçonne ces absences.
HISTOIRE DE LA MALADIE
En 1880, un abcès péripleuritique se déclare chez le père d'Anna O. Cette dernière le